La justice de Rio a ordonné l'incarcération d'un lieutenant-colonel de la police militaire soupçonné d'être le commanditaire du meurtre de la juge Patricia Acioli réputée incorruptible et dont la mort avait soulevé une grande émotion au Brésil.

Sept autres policiers ont également été arrêtés et emprisonnés pour leur participation présumée au meurtre.

La juge de Sao Gonçalo, une ville située de l'autre côté de la baie de Rio, a été victime d'une embuscade le 12 août dernier à l'aube, quand des tueurs encagoulés ont tiré 21 balles sur sa voiture.

«L'incarcération du commandant du bataillon de Sao Gonçalo, le lieutenant-colonel Claudio Luiz Oliveira, a été décrétée ainsi que celle de sept autres policiers qui travaillaient avec lui», a déclaré mardi à l'AFP un porte-parole du Tribunal de l'État de Rio.

Ces policiers du Groupe d'actions tactiques du bataillon de Sao Gonçalo sont accusés d'avoir participé au meurtre, le 3 juin, d'un jeune de 18 ans habitant la favela de Salgueiro (zone nord), une affaire sur laquelle la juge enquêtait.

L'enquête policière a montré que les policiers avaient tué la juge pour tenter d'éviter d'être incarcérés après l'assassinat du jeune homme.

Le 12 septembre dernier, la justice avait déjà ordonné l'arrestation de trois policiers militaires pour leur implication présumée dans ce meurtre.

La juge Acioli avait établi une liste de 91 policiers impliqués dans des assassinats et qui sont en attente de jugement.

Dans la liste des condamnations de la juge, connue pour agir avec rigueur contre le crime organisé, figuraient des miliciens et des mafieux du secteur des transports illégaux et du trafic de combustibles.

Fin août Amnesty International avait affirmé que l'assassinat de la juge «mettait en exergue la corruption policière et la mainmise de la mafia sur la région».

Photo: AP

La juge Patricia Acioli était réputée incorruptible.