Des policiers ont participé au récent assassinat de la juge Patricia Acioli, connue pour agir avec fermeté contre le crime organisé, a annoncé à la presse le commandant de la police militaire (PM) de Rio, le colonel Mario Sergio Duarte.

La juge Acioli de Sao Gonçalo, une ville située de l'autre côté de la baie de Rio, a été victime d'une embuscade il y a douze jours quand des tueurs encagoulés ont tiré 21 balles sur sa voiture.

«Une information de la Division des homicides, selon laquelle les munitions utilisées pour le meurtre sont de la police, nous donne la certitude que des policiers y ont participé; si ce n'est pas directement, au moins c'est au minimum dans la préparation», a déclaré le colonel dans les colonnes de journaux parus mardi.

Le président de l'Ordre des avocats du Brésil de Rio, Wadih Damous, a qualifié mardi «d'extrêmement graves» les déclarations du commandant de la PM et demandé un «nettoyage urgent» au sein de la police de Rio.

«Il est inacceptable que nous ayons dans les rangs de la police des assassins ou des commanditaires d'assassinats», a souligné M. Damous dans un communiqué.

Il a également exhorté les autorités à combattre «durement la corruption policière et les milices qui continuent à agir impunément dans notre État».

Longtemps considérées comme un «moindre mal» que les trafiquants, les milices - formées de pompiers, gardiens de prison, policiers et ex-policiers - sont des réminiscences des «escadrons de la mort» qui poursuivaient et assassinaient les opposants à la dictature (1964-85).

Aujourd'hui, ces milices supplantent les narcotrafiquants dans les favelas où elles entrent en offrant leur soi-disant protection aux habitants contre une «taxe de sécurité».

Dans la liste des condamnations de la juge Acioli figuraient des miliciens et des mafieux du secteur des transports illégaux et du trafic de combustibles.

Elle avait également établi une liste de 91 policiers impliqués dans des assassinats, en attente de jugement et qui font désormais l'objet d'une enquête.

Il y a une semaine, Amnesty International avait affirmé dans un communiqué que l'assassinat de la juge «révélait la corruption policière et la mainmise de la mafia sur la région».