Plus de 870 personnes ont été interpellées jeudi, au terme d'une journée de protestations étudiantes dans plusieurs villes du Chili, marquées par des heurts répétés avec les forces de l'ordre surtout dans la capitale Santiago, selon un bilan officiel actualisé vendredi.

«Le total des personnes arrêtées hier (jeudi) après les manifestations étudiantes s'élève à 874 au niveau national», et «plus de 90 policiers ont été blessés», a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Andres Chadwick. Il n'a pas fait état de blessés civils.

Le précédent bilan communiqué jeudi soir par le vice-ministre de l'Intérieur Rodrigo Ubilla faisait état de 552 interpellations et 29 policiers blessés, dont un dans un état grave.

Les principales violences ont éclaté à Santiago, où la police a empêché jeudi les manifestations qui n'avaient pas reçu le feu vert des autorités, pour une huitième journée de mobilisation étudiante depuis trois mois.

«Nous savions qu'en mettant une limite (à la mobilisation) il allait y avoir des manifestations alentour, mais parfois, l'autorité doit démontrer qu'elle protège aussi le droit de tous», a déclaré M. Chadwick.

Étudiants, lycéens et enseignants réclament de l'État des moyens accrus pour l'enseignement supérieur et public, parent pauvre d'un système éducatif très inégalitaire et à deux vitesses au Chili. Ils demandent entre autres mesures la garantie constitutionnelle d'une éducation publique gratuite de qualité.

Les étudiants ont fixé un «ultimatum» de six jours au gouvernement pour de nouvelles propositions, une initiative rejetée par les autorités.

«Il y a erreur de jugement si les étudiants ou quiconque s'imagine que le gouvernement va agir à coups de pressions ou d'ultimatums», a déclaré le ministre de l'Éducation Felipe Bulnes, invitant les protestataires au dialogue sur une série de propositions faites lundi et selon lui même pas prises en compte par les étudiants.