Le président cubain Raul Castro a confirmé lundi que le gouvernement allait procéder à un assouplissement des restrictions aux voyages à l'étranger, une des principales demandes des Cubains, pour la plupart dans l'incapacité de quitter l'île.

«Il y a des avancées dans la formulation et l'élaboration d'un ensemble de mesures de régulation de la politique migratoire», a assuré le président à la clôture de la première des deux sessions annuelles de l'Assemblée nationale.

«Nous traitons cette mesure comme une contribution à l'accroissement des liens de la nation avec la communauté des émigrés, dont la composition a radicalement changé depuis les premières décennies de la Révolution», a expliqué Raul Castro cité par les médias locaux, seuls habilités à suivre la session de l'Assemblée.

«Aujourd'hui, les Cubains à l'étranger sont, dans leur immense majorité, émigrés pour des raisons économiques. Presque tous conservent l'amour de leur famille et leur patrie et manifestent leur solidarité avec leurs compatriotes», a ajouté le président.

Les autorités avaient annoncé en mai qu'elles étudiaient la possibilité d'autoriser les Cubains à voyager à l'étranger, sans préciser les conditions d'une réforme du système migratoire.

Pour se rendre à l'étranger, les Cubains doivent disposer d'une invitation certifiée par un consulat, obtenir un permis de sortie - une «carte blanche» dont la délivrance est à la discrétion des autorités, sans recours - et un passeport. Avant le prix du voyage, ces formalités coûtent de l'ordre de 400 dollars, pour un salaire mensuel moyen inférieur à 20 dollars.

Sans donner de détail sur la réforme, Raul Castro a toutefois averti qu'elle inclurait des mesures visant à préserver «le capital humain créé par la Révolution face au pillage des talents» et «le droit de l'État révolutionnaire à se défendre face aux ingérences et aux subversions» étrangères.