Le président vénézuélien Hugo Chavez a indiqué, mercredi, qu'il s'attend à devoir subir une chimiothérapie ou une radiothérapie pour traiter son cancer, quand il se sera remis de l'ablation d'une tumeur de la taille d'une balle de baseball.

M. Chavez a donné le bilan le plus détaillé jusqu'à maintenant de son état de santé et des traitements qu'il reçoit, lors d'une entrevue téléphonique diffusée à la télévision nationale. C'est la première fois qu'il fait référence à une éventuelle chimiothérapie ou radiothérapie après l'opération subie le 20 juin à Cuba.

Le président a expliqué qu'il entamait maintenant la deuxième phase de son traitement, et que la troisième phase pourrait être «un peu difficile». Il a précisé que le but de ces traitements est de «blinder le corps contre les nouvelles cellules malignes».

«Cela va probablement impliquer l'utilisation de méthodes qui sont connues (...), en fonction de l'évolution et des diagnostics de suivi, mais il pourrait s'agir de radiothérapie ou de chimiothérapie», a dit M. Chavez à la télévision.

Il a précisé que ces traitements équivalaient à une «dure attaque, avec la cavalerie», pour s'assurer d'éliminer «toute possibilité, tout ce qui pourrait exister à l'état latent».

Le président n'a pas dit de quel type de cancer il est atteint. Il a précisé que son opération à Cuba avait duré six heures et avait permis de retirer une tumeur «encapsulée».

«J'avais une grosse, grosse tumeur», a dit M. Chavez. «Quand j'ai vu cette image, je me suis dit: «Mon Dieu, c'est une balle de baseball»', a raconté le président.

Depuis son retour à Caracas le 4 juillet, Hugo Chavez, âgé de 56 ans, a réduit la durée de ses apparitions télévisées, affirmant être sous la surveillance stricte de ses médecins. Il a affirmé mercredi qu'il se rétablissait de façon satisfaisante et a suggéré que certains de ses ennemis pourraient souhaiter le contraire.

«J'ai un cancer, mais pas de la façon dont certains le voudraient», a dit M. Chavez.

M. Chavez avait déjà nié avoir subi une opération dans la région pelvienne, et a nié mercredi avoir subi une opération au côlon.

Ces affirmations laissent penser qu'ils pourrait souffrir d'un cancer de la vessie, des reins, de la prostate ou du rectum, même si certains médecins considèrent que le rectum fait partie du côlon, a expliqué le Dr Michael Pishvaian, spécialiste du cancer à l'Université Georgetown, à Washington.

Une autre possibilité serait qu'il soit atteint d'un sarcome, un cancer des tissus mous qui peut se déclarer n'importe où dans le corps et qui se présente souvent en capsule, dans une poche de tissus.

La radiothérapie sert à tuer tout ce qui pourrait rester de la tumeur à l'endroit où elle s'est déclarée, tandis que la chimiothérapie permet de traiter une tumeur qui s'est répandue ou de neutraliser des cellules cancéreuses errantes qui pourraient créer une autre tumeur.

«Il va probablement recevoir ces traitements dans l'espoir d'empêcher toute réapparition de la maladie», a expliqué le Dr Pishvaian. «L'idée est d'essayer d'éradiquer toute maladie microscopique qui pourrait être encore présente.»