Quelques heures après que son vice-président eut déclaré que Hugo Chavez suivait un traitement «très rigoureux» contre le cancer, le président vénézuélien a fait une brève apparition à la télévision d'État, samedi, pour annoncer que son pays venait de contracter un important prêt de la Chine.

M. Chavez a déclaré que son pays recevrait un prêt de quatre milliards $ de la Chine sous peu. L'argent servirait à financer des projets de développement communs aux deux pays, dont l'alliance semble se renforcer.

Des projets comme la construction d'un chemin de fer pourront en bénéficier, a expliqué M. Chavez lors d'une rencontre du conseil des ministres diffusée en direct à la télévision d'État.

Le Venezuela ajoutera une contribution de deux milliards $ pour ces projets, a-t-il précisé.

M. Chavez a fourni peu de détails à propos de l'entente. La diffusion a été coupée soudainement quand le président a souligné que l'équipe nationale de soccer du Venezuela disputait un match serré contre l'Équateur dans le tournoi régional Copa America.

Plus tôt samedi, le vice-président Elias Jaua avait déclaré que M. Chavez se faisait soigner pour un cancer, qu'il suivait un «traitement rigoureux» et qu'il traversait une phase «délicate».

M. Jaua s'exprimait à l'Assemblée nationale, à l'occasion des festivités du bicentenaire du Venezuela. Selon un message sur le compte Twitter de M. Chavez, le président vénézuélien s'est levé samedi à 5h du matin, a subi des examens médicaux avant de lire et de s'entretenir par téléphone avec le vice-président.

Hugo Chavez est rentré le 4 juillet de Cuba où il a été opéré d'une tumeur cancéreuse. La télévision publique a diffusé des images de M. Chavez, souriant, avec ses parents et d'autres proches jeudi et vendredi.

Le président vénézuélien a révélé qu'il luttait contre le cancer dans une vidéo diffusée le 30 juin à la télévision publique. Il a précisé qu'il avait subi deux opérations à Cuba, l'une pour un abcès pelvien puis l'autre pour l'ablation d'une tumeur contenant «des cellules cancéreuses». Il n'a cependant pas dit de quel type exact de cancer il souffrait.

La nouvelle a secoué la classe politique vénézuélienne, dominée depuis plus de 12 ans par le président socialiste, qui avait déjà annoncé son intention d'être réélu l'an prochain et de continuer à diriger le pays pendant au moins encore dix ans.

M. Chavez n'a aucun successeur évident au sein de son mouvement bolivarien et sa maladie pourrait affecter sa position dominante dans l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), qui comprend notamment Cuba, le Endeuilla, la Bolivie, le Nicaragua et l'Équateur.

Chez les investisseurs, toutefois, la maladie et la diminution du nombre d'apparitions publiques de M. Chavez sont accueillies de manière positive, a expliqué Russ Dallen, qui dirige le marché financier de Caracas pour la banque d'investissement BBO.

«Le marché vénézuélien des obligations a bondi de 11 pour cent dans les trois dernières semaines», a-t-il fait remarquer.