Au moins 27 militants des droits de l'homme ont été assassinés en six ans au Mexique, selon un rapport publié mercredi soir par le médiateur mexicain, qui précise que ces chiffres sont très sous-estimés et que tous ces crimes, ou presque, sont restés impunis.

De janvier 2005 à mai 2011, «un total de 27 cas» d'homicides visant des défenseurs des droits de l'homme a été recensé, a indiqué Raul Plascencia, président de la Commission nationale pour les droits de l'homme (CNDH), un organisme public autonome, qui joue le rôle de médiateur au Mexique.

Il s'agit d'homicides qui ont été dénoncés comme tels auprès de la commission elle-même ou d'organismes étatiques, mais selon M. Plascencia, il existe «un chiffre occulte» de victimes ou de proches, «non désireux de porter plainte ou de porter leur dossier sur la place publique» en raison des menaces ou faute d'avoir confiance dans les autorités.

Au total, 523 plaintes pour atteintes à des militants des droits l'homme ont été déposées de 2005 à 2011, pour homicides, agressions, séquestrations ou détention arbitraires, selon ce rapport, le premier du genre produit par la commission, sur le sort des militants des droits de l'homme.

«L'immense majorité des faits sont impunis et les responsables de ces agressions n'ont pas été arrêtés», qu'il s'agisse «d'agents publics ou non», a souligné M. Plascencia.

Selon lui, ces atteintes sont «de plus en plus fréquentes», et le nombre de plaintes a explosé en 2010 à 48 (contre en moyenne 21 plaintes par an entre 2005 et 2011).

De manière générale, la violence a significativement augmenté depuis que le président Felipe Calderon a lancé une offensive contre les cartels de la drogue narco-trafiquants fin 2006.