Le nuage de cendres du volcan chilien Puyehue, responsable de fortes perturbations aériennes dans l'hémisphère sud depuis deux semaines, est revenu au-dessus du Chili par l'ouest vendredi, après avoir réalisé un tour du monde, a indiqué l'aviation civile.

«La pointe du nuage qui s'est déplacé autour du monde est plus ou moins face à la ville de Coyhaique», a environ 1600 km au sud de la capitale Santiago, a annoncé Pablo Ortega, secrétaire général de la Direction générale de l'Aviation civile.

La compagnie aérienne chilienne LAN a indiqué que certains de ses vols intérieurs vers des villes du grand sud, comme Puerto Montt, Balmaceda et Punta Arenas, ont été annulés vendredi par précaution en raison du retour du nuage.

Les liaisons de LAN vers Sydney en Australie et Auckland en Nouvelle-Zélande, et vers quelques villes de l'Argentine voisine, Barriloche, Neuquén, Bahia Blanca, Rio Gallego, restaient aussi suspendus ou perturbés.

Le nuage, qui depuis l'éruption le 4 juin a suivi la rotation naturelle de la Terre, d'ouest en est, a provoqué depuis des centaines d'annulations de vols dans l'hémisphère sud, principalement en Amérique du Sud et en Océanie.

Le trafic aérien revenait peu à peu à la normale et les vols entre Australie et Nouvelle-Zélande étaient ainsi quasiment tous assurés vendredi.

Le Chili a abaissé vendredi le niveau d'urgence sur l'éruption du Puyehue, du niveau 6 au niveau 5 (sur une échelle de 8), a annoncé le ministre des Mines Laurence Golborne. «Nous sommes toujours en alerte rouge, mais l'éruption est en train de diminuer», a-t-il précisé.

Selon le Service national géologique (Sernageomin), les flux de cendres et déjection du volcan ont considérablement diminué, d'environ 100 millions de mètres cubes par jour aux premiers jours de l'éruption, à 3 millions de mètres cubes ce vendredi.

Le Sernageomin a prédit jeudi une diminution progressive, d'ici deux semaines, de l'activité du volcan, dont la colonne de fumée atteignait jeudi 3 km de hauteur, contre 12 km au plus fort de son activité.

Deux scénarios sont possibles ces prochains jours: «l'ascension d'un corps de magma avec apparition de lave, ou la pression de ce corps sous une couche superficielle, qui pourrait générer une nouvelle explosion», a indiqué le Sernageomin.

«Nous sommes sur le point de voir un peu de lave» à la surface du volcan, un phénomène sans danger pour les riverains et marquant le début de la fin du processus éruptif, a estimé jeudi le directeur du service, Enrique Valdivieso.