Le bilan d'une rixe entre prisonniers qui a éclaté dimanche dans une maison d'arrêt de l'État du Miranda, dans le nord du Venezuela, a grimpé à 22 morts, 21 détenus et un visiteur, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Tareck El Aissami.

«Nous démentons les informations et chiffres donnés par les médias (qui évoquent plus de 30 morts, ndlr). Le chiffre officiel est de 21 détenus et un visiteur tués à l'intérieur de la prison», a déclaré à la presse le ministre, qui a également fait état de 14 prisonniers blessés.

C'est l'incident le plus violent de ce type dans une prison du Venezuela depuis 1999, lorsqu'un affrontement entre détenus et gardiens avait coûté la vie à 27 prisonniers, selon des organisations de défense des droits de l'homme.

D'après le directeur de l'Observatoire vénézuélien des prisons (non officiel), Humberto Prado, plus de 3600 prisonniers sont entassés à l'intérieur d'El Rodeo, soit plus de quatre fois sa capacité théorique (750 détenus).

À l'échelle nationale, il y a 50 000 personnes incarcérées, a indiqué Reinaldo Hidalgo, secrétaire exécutif du Conseil supérieur pénitentiaire, alors que la capacité théorique d'accueil des prisons vénézuéliennes n'est que de 15 000 personnes, d'après les ONG.

Chaque année au Venezuela, un des pays les plus violents des Amériques, environ 300 détenus meurent en prison en raison de la violence et des mauvaises conditions d'emprisonnements, selon les organisations de défense des droits de l'homme.

Mardi, le gouvernement a annoncé la création d'un ministère pour améliorer et «humaniser» le système carcéral.