Une juge fédérale mexicaine a ordonné mardi la remise en liberté de l'ancien maire de la ville de Tijuana, Jorge Hank Rohn, en déclarant que les preuves de possession d'armes illégales présentées contre lui étaient insuffisantes.

L'homme d'affaires de 55 ans était détenu depuis une perquisition menée chez lui le 4 juin dernier, pendant laquelle 88 armes et quelque 10 000 balles avaient été saisies. Seulement dix de ces armes étaient enregistrées, et des tests balistiques ont démontré que deux d'entre elles avaient été utilisées pour commettre deux meurtres -un en décembre 2009 et l'autre en juin 2010.

L'ancien maire a été arrêté et incarcéré une nouvelle fois dès sa libération, pendant que les autorités étudient la pertinence de déposer des accusations de meurtre contre lui.

La juge Blanca Evelia Parra Meza avait aussi ordonné la remise en liberté de huit personnes interpellées en même temps que M. Hank Rohn et l'abandon des accusations contre les 11 personnes arrêtées lors de cette perquisition.

La juge Meza a estimé que les preuves présentées avant l'expiration du délai constitutionnel de détention de M. Hank Rohn étaient insuffisantes. Cette décision peut toutefois être portée en appel.

M. Hank Rohn a indiqué ne rien savoir concernant les armes trouvées chez lui.

M. Hank Rohn appartient à une faction puissante du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui tentera de ravir la présidence à Felipe Calderon l'an prochain. Les responsables américains se méfient de lui depuis longtemps, même s'il n'a jamais été mis en accusation. M. Hank Rohn est propriétaire d'un vaste empire de paris et de casinos dans une région où les narcotrafiquants sont très actifs -le jeu étant un excellent moyen de blanchir des revenus illicites.