Plus de 2000 Haïtiens s'étant réfugiés en République dominicaine après le terrible tremblement de terre qui a ravagé leur pays en janvier 2010 ont décidé de retourner chez eux grâce à un nouveau programme, a annoncé vendredi le gouvernement dominicain.

C'est la première fois que les autorités dominicaines, avec l'aide de l'Organisation internationale pour les migrations, rapatrient des immigrants haïtiens avec leur consentement dans le cadre d'une opération organisée.

Le programme accorde 50 $ pour chaque membre d'une même famille ayant accepté de retourner à Haïti. Avec les autres primes, cela signifie que chaque famille reçoit un minimum de 250 $.

Selon les statitisques de l'ONU, le produit intérieur brut par habitant à Haïti était de 949 $ avant le séisme et est maintenant encore plus bas, ce qui veut dire que quelques centaines de dollars peuvent suffire à convaincre les gens de déménager.

Jean-Philippe Antolin, le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations, a raconté à l'Associated Press que les personnes visées par le programme avaient été déplacées deux fois puisque la majorité des immigrants qui franchissent la frontière entre la République dominicaine et Haïti avaient déjà migré dans leur pays d'origine.

Le programme est financé par l'organisme sans but lucratif et d'autres organisations, dont le département d'État américain, a révélé M. Antolin. Il n'a pas précisé la somme allouée à l'initiative, qui a été lancée il y a plusieurs semaines.

Le porte-parole a indiqué qu'au moins 65 000 $ avaient été distribués, que près de 1300 Haïtiens avaient déjà pris le chemin de leur terre natale et que 382 autres s'étaient inscrits au programme.

Selon Jean-Philippe Antolin, environ 200 000 Haïtiens ont migré en République dominicaine après la catastrophe. De ce nombre, quelque 50 000 se sont installés à Santiago, une ville située au nord de la capitale dominicaine, Santo Domingo.

Cette semaine, le gouvernement dominicain a raccompagné 149 Haïtiens depuis Santiago jusqu'à Ouanaminthe, une municipalité du nord d'Haïti, où une communauté religieuse les aide à réintégrer la société haïtienne.