La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a annoncé jeudi avoir rouvert un centre de traitement du choléra près de Port-au-Prince en raison d'une recrudescence de la maladie, qui a fait plus de 5300 morts en Haïti depuis 2010.

Selon les autorités sanitaires du pays, au moins dix personnes sont décédées ces derniers jours et un millier d'habitants atteints du choléra ont été hospitalisées à Carrefour, au sud de la capitale.

«Une hausse importante des cas de choléra a été signalée en Haïti menant la Croix-Rouge à rouvrir un centre de traitement du choléra à Port-au-Prince», explique la Fédération dans un communiqué.

«L'augmentation, qui avait jusqu'ici été limitée à des zones rurales, a maintenant atteint la capitale» poussant les installations de traitement «au maximum de leur capacité», poursuit-elle.

«Le centre a été créé l'année dernière à la hauteur de l'épidémie et nous avons des stocks supplémentaires d'équipements médicaux dans le pays, prêt à être distribué si le nombre de cas continue d'augmenter», a assuré Gerhard Tauscher, coordonnateur des opérations de choléra de la FICR cité dans le communiqué.

Sachant que la saison des pluies «apporte un risque accru» de contamination, la Croix-Rouge explique avoir intensifié son travail de prévention depuis plusieurs mois.

«Nous avons considérablement augmenté nos communications dans le pays et envoyer des messages SMS à des personnes dans les zones touchées avec des informations de base qui peuvent sauver des vies», a indiqué M. Tauscher.

Les cas de choléra dans les zones urbaines d'Haïti avaient semblé se stabiliser au début de l'année, même si une augmentation avait été enregistrée dans certaines régions rurales et isolées.

L'épidémie de choléra en Haïti a tué 5332 personnes et 310 000 cas ont été diagnostiqués depuis son apparition fin 2010. Au plus fort de l'épidémie, plusieurs dizaines de décès étaient enregistrés par jour.

Un violent séisme a dévasté Haïti le 12 janvier 2010 et fait des centaines de milliers de sans abri qui survivent depuis dans des installations de fortune et des conditions précaires.

L'ONU a publié début mai une enquête sur l'origine de l'épidémie incriminant une souche venue d'Asie du sud tout en se gardant de pointer les Casques bleus népalais, accusés par plusieurs scientifiques d'être la source de la contamination.