Des manifestants agitant des drapeaux rouges attendaient dans les rues et sur les places de Tegucigalpa l'ancien président du Honduras Manuel Zelaya, qui doit rentrer samedi dans son pays, libre, deux ans après le coup d'État qui l'a renversé.

«Il a été le seul président à s'être souvenu des pauvres», a déclaré à l'AFP Norma Flores, sympathisante du Front national de résistance populaire (FNRP), organisation créée par divers mouvements sociaux après le coup d'État du 28 juin 2009.

Zelaya doit arriver samedi à Tegucigalpa, capitale de ce pays pauvre d'Amérique centrale, de République dominicaine où il était exilé.

Son capital politique pourrait lui rouvrir les portes de la présidence en 2013.

Des militaires inspectaient la base aérienne mitoyenne de l'aéroport où doit atterrir Zelaya, et où ses partisans ont prévu un grand rassemblement.

Un commerçant d'origine indienne habitant depuis 35 ans au Honduras s'est laissé pousser la barbe pendant les deux ans d'absence de Zelaya et espère que l'ancien président la lui coupera samedi.

«Je lui ai dit, Mel (surnom de Manuel), je te jure que je ne vais pas me couper la barbe avant que tu reviennes, donc maintenant, il doit me la couper», a dit à l'AFP Emmo Sadloo.

Le jour du putsch, Zelaya avait été arrêté au saut du lit, en pyjama, par l'armée, avec l'aval du Congrès et de la Cour suprême.

Ces trois institutions dénonçaient la volonté du président d'organiser une consultation, selon elles illégale, visant à réformer la Constitution qui interdit à un président de briguer un second mandat.

Le retour de l'ancien chef de l'État, élu sous l'étiquette libérale en 2006 mais auteur d'un virage à gauche deux ans plus tard, est rendu possible par l'annulation récente des poursuites pour corruption et haute trahison à son encontre.

Zelaya était exil en République dominicaine depuis le 27 janvier 2010, date de la prise de fonctions de Porfirio Lobo, élu lors d'un scrutin organisé sous le régime putschiste.

L'adoption en février d'une réforme de la Constitution autorisant des référendums sur plusieurs points, comme celui interdisant toute réélection du président, pourrait permettre à Zelaya de briguer un nouveau mandat.