Le président élu d'Haïti, Michel Martelly, a proposé mardi de financer l'éducation de 500 000 enfants non scolarisés en prélevant des taxes sur les transferts d'argent de la diaspora et les appels téléphoniques internationaux, lors d'une conférence de presse.

«Mon gouvernement va collecter 8,5 millions de dollars par mois en prélevant 5 centimes par minute sur chaque appel international et 1 dollar sur chaque transfert de la diaspora, pour financer la scolarisation de 500 000 enfants d'Haïti», a déclaré Michel Martelly.

Le président élu, qui doit entrer en fonction le 14 mai prochain, a assuré que les compagnies de téléphonie allaient appuyer son effort pour «sortir les petits Haïtiens de la rue».

Il a par ailleurs encouragé les Haïtiens vivant à l'étranger, et aux États-Unis notamment, à revenir investir dans leur pays en leur promettant de faire voter au parlement le principe de la double nationalité.

M. Martelly a d'autre part lancé un appel aux institutions financières internationales pour que son pays puisse à nouveau contracter des prêts et pas seulement recevoir des dons.

«Un pays dévasté par un séisme, qui vient de perdre 30 milliards de dollars, ne peut pas vivre seulement de dons. Nous insistons sur la nécessité de nous permettre à nouveau d'effectuer des prêts pour relancer l'économie», a dit Michel Martelly.

«Nous allons aussi demander aux États-Unis de faire en sorte que leur aide à Haïti arrive réellement à la population», a-t-il ajouté.

«J'ai fait campagne pour changer le système et je vous garantis que nous allons tout faire pour changer ce système qui depuis plus de trois décennies bloque le progrès» a déclaré M. Martelly.

«Mais je sais que l'héritage qui nous sera légué est très lourd. Avec le peuple, nous n'avons pas peur de cette responsabilité», a-t-il conclu.