Le président cubain s'est donné pour «ultime tâche» de «défendre le socialisme» et «empêcher le retour du capitalisme» à Cuba, à l'occasion de la clôture du 6e congrès du Parti communiste de Cuba (PCC) dont il a pris mardi la direction.

«En ce qui me concerne, j'assume comme ultime tâche, avec conviction et honneur, que le premier secrétaire a pour principale mission et pour vocation de défendre, préserver et continuer à perfectionner le socialisme et ne jamais permettre le retour du capitalisme», a affirmé Raul Castro.

Pour autant, «nous ne renoncerons pas à faire les changements qui s'imposent», a ajouté Raul Castro, 80 ans le 3 juin, qui a été désigné mardi premier secrétaire du PCC, succédant à son frère Fidel, dont il était le numéro deux depuis la fondation du parti en 1965.

Outre le renouvellement de sa direction, le 6e congrès du PCC a procédé durant trois jours à l'adoption d'un plan en 313 mesures économiques destinées à éviter une faillite de l'économie cubaine.

Les réformes adoptées «ne sont pas la solution à tous les problèmes» et nécessitent «ordre, discipline et exigence» dans leur application, a poursuivi Raul en présence de son frère Fidel, 84 ans, dont les apparitions publiques se font rares.

«Leur application totale se fera graduellement sur une période d'un quinquennat», a indiqué le président cubain en soulignant que ce «rythme répond aux circonstances et à la nécessité d'obtenir l'appui et la compréhension de la population».

Comme dans son discours d'ouverture du congrès samedi, Raul Castro a demandé au PCC de «changer de mentalité». C'est «une barrière psychologique, le travail le plus dur qui se présente à nous, après avoir été durant de longues années attachés aux mêmes dogmes et aux mêmes références aujourd'hui obsolètes».

Évoquant le rajeunissement des cadres du parti, Raul a pris pour exemple son frère Fidel: «il nous a donné le premier l'exemple d'une conduite conséquente» en renonçant à ses fonctions au sein du PCC.

«Fidel reste Fidel, et il n'a pas besoin d'une fonction quelconque pour figurer, à jamais, au sommet de notre histoire», a lancé Raul sous les longs applaudissements du millier de délégués du congrès.

Selon lui, le parti a fait «un premier pas» vers le rajeunissement en désignant son nouveau bureau politique, 15 membres au lieu de 19, d'une moyenne d'âge de 67 ans au lieu de 70 auparavant.

Raul Castro avait par ailleurs affirmé samedi sa volonté de limiter à dix ans (deux fois cinq ans) les principaux mandats électifs, y compris le sien de président du Conseil d'État.

Le numéro deux du PCC est désormais le doyen du bureau politique, José Ramon Machado Ventura, un médecin de 80 ans, premier vice-président du Conseil d'État et donc désormais successeur désigné du président.

Le PCC a également élu son nouveau comité central, composé de 115 membres, contre 125 auparavant. Près de la moitié (48%) de ces membres sont des femmes, alors qu'il n'y en a qu'une (sur quinze) au sein du bureau politique.

Raul Castro a également jugé «naturelle» la présence de cinq généraux -dont lui-même- dans le bureau politique, compte tenu du fait que «les forces armées ne renonceront jamais à jouer leur rôle au service de la défense du peuple, du parti, de la révolution et du socialisme».

«Le congrès est terminé, maintenant au travail», a conclu Raul Castro au terme des trois jours de travaux du congrès du PCC, le premier depuis 1997.