L'ancien président du Pérou de 2001 à 2006, le centriste Alejandro Toledo, est favori pour un nouveau mandat après la présidentielle d'avril-juin, selon les sondages qui font de la jeune Keiko Fujimori, fille de l'ancien chef de l'État emprisonné, sa rivale majeure.

M. Toledo, un économiste de 64 ans, est crédité de 26 à 27% d'intention de vote au premier tour le 10 avril selon deux sondages ce week-end et lundi, devant Keiko Fujimori (droite populiste), autour de 19-20%, et le maire (centre droit) de Lima jusqu'à fin 2010, Luis Castaneda, autour de 17-18%.

Le nationaliste de gauche et ancien officier Ollanta Humala, sensation de la présidentielle 2006 où cet admirateur avoué du Vénézuélien Hugo Chavez, avait atteint le second tour, ne décolle pas cette année de la quatrième position dans les sondages, oscillant autour de 15%.

Au second tour le 5 juin, Alejandro Toledo serait élu confortablement face à Fujimori, avec dix à treize points d'écart, selon les deux sondages réalisés début mars. Il l'emporterait contre Luis Castaneda (43 contre 42%), selon l'enquête Institut de l'Opinion publique, mais serait battu par ce dernier qui obtiendrait 41% contre 39%, selon Ipsos-Apoyo.

L'élection doit désigner un successeur au président de centre-droit Alan Garcia, qui achève son mandat avec un taux de désapprobation de 67%, et ne peut se représenter pour deux mandats de suite d'après la Constitution.

Alan Garcia laisse un Pérou en plein boom, dopé par ses exportations minières, surfant sur une croissance (+8,7% en 2010) supérieure encore à la remarquable décennie écoulée, à 6% en moyenne.

Mais ce bilan reste terni par de fortes inégalités et une pauvreté persistantes (34%) malgré des progrès, une éducation au financement insuffisant et des affaires de corruption autour du parti au pouvoir. Ces chantiers -éducation, pauvreté, lutte anti-corruption-, ont été des leitmotiv des principaux candidats.