L'un des endroits les plus dangereux au monde a mis tous ses espoirs dans l'ancien chef de police de Tijuana, un ancien militaire quinquagénaire qui a fait l'objet d'éloges pour son approche musclée ayant permis de ramener un certain calme dans cette ville mexicaine mais aussi d'allégations d'abus sur des policiers corrompus.

Julian Leyzaola Perez a été présenté comme le nouveau directeur de la sécurité publique de Ciudad Juarez, située de l'autre côté du Rio Grande en face d'El Paso, au Texas. Sa mission: réduire la criminalité dans cette ville de 1,3 million d'habitants où 3000 personnes ont été tuées l'an dernier dans la foulée de l'explosion de la violence liée au trafic de stupéfiants.

Le maire Hector Murguia a affirmé que M. Perez avait la capacité et l'expérience nécessaires pour obtenir des résultats. Selon lui, le plus important est d'assurer la sécurité des citoyens de Ciudad Juarez.

Plusieurs maires et chefs de police mexicains refusent de s'en prendre aux narcotrafiquants, soutenant que c'est le travail du gouvernement fédéral de lutter contre le crime organisé. Julian Leyzaola Perez a décidé de rompre avec ce modèle durant son mandat à la tête de la police de Tijuana de décembre 2008 à novembre 2010.

Fort de son étroite collaboration avec l'armée, le lieutenant-colonel retraité a notamment fait le ménage dans son service de police, réputé pour être l'un des plus corrompus du Mexique. Sous son règne, des dizaines de policiers ont été accusés de corruption et des centaines ont été congédiés.

Plusieurs agents ayant été traduits en justice pour avoir aidé des trafiquants au début de 2009 ont allégué que Julian Leyzaola Perez et d'autres officiers les avaient emmenés sur une base militaire où ils les avaient battus, asphyxiés et torturés.

Le commissaire des droits de la personne de l'état de Baja California a également déclaré que M. Perez et d'autres officiers avaient torturé en août 2009 cinq individus soupçonnés d'avoir tué des policiers.

Des allégations que le principal intéressé s'est empressé de nier, disant qu'elles faisaient partie de la campagne de dénigrement orchestrée contre lui par ses détracteurs.

Julian Leyzaola Perez a perdu son emploi à Tijuana en novembre dernier après que les électeurs eurent élu un nouveau parti à la mairie.