La guérilla colombienne des Farc libérera mercredi deux otages enlevés en 2007 et 2008 qui devaient l'être dimanche mais n'avaient pas été trouvés par la mission humanitaire partie les récupérer, a annoncé le gouvernement.

La mission humanitaire a décollé mercredi de la ville de Cali (500 km au sud-ouest de Bogota) à 11h00 (12h00 HNE) vers une destination tenue secrète où les deux hommes lui seront remis, a constaté un photographe de l'AFP.

L'hélicoptère, où voyagent deux délégués du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la médiatrice Piedad Cordoba et un représentant du Collectif Colombiens et colombiennes pour la paix, récupérera dans le département de Cauca (sud) les deux hommes que leurs familles attendaient dimanche.

«Nous espérons qu'aujourd'hui (mercredi) soit le jour des libérations finales», a déclaré à la presse Eduardo Pizarro, chargé de représenter le gouvernement pour ce processus de libération.

Le délégué gouvernemental a précisé que l'armée avait mis fin à ses opérations militaires dans la zone de libération dès mardi à 21h00 locales comme le prévoient les protocoles de sécurité négociés par les parties et entourant les libérations d'otages.

Le caporal de l'armée Salin Sanmiguel, âgé de 25 ans, avait été enlevé le 23 mai 2008. Le major de police Guillermo Solorzano, de 34 ans, a lui passé presque quatre ans entre les mains de la guérilla, depuis le 4 juin 2007.

Tous deux font partie d'un groupe de cinq otages que la guérilla s'était engagée à laisser libres le 8 décembre, sans contrepartie.

Dimanche, la mission humanitaire partie les chercher à bord d'un hélicoptère mis à disposition par le Brésil ne les avait cependant pas trouvés, ce qui avait scandalisé le gouvernement, qui avait accusé les Farc d'avoir transmis de fausses coordonnées géographiques du lieu de remise.

La guérilla a été soupçonnée par certains d'avoir sciemment transmis ces fausses coordonnées afin d'obtenir dans ces régions l'arrêt des opérations militaires et permettre ainsi à son chef Alfonso Cano, qui serait dans la région, de se déplacer.

Les Farc, fondées en 1964 et comptant encore quelque 8 000 combattants, selon des données officielles, ont libéré sans contrepartie quatre otages, les 9 et 11 février, dont un policier, Carlos Ocampo, qui ne figurait pas sur la liste initiale des hommes qui seraient relâchés.

Après la libération du caporal et du major, elle détiendra encore au moins 16 militaires et policiers, certains depuis plus de douze ans - échangeables selon elles contre quelque 500 de leurs combattants emprisonnés - et un nombre indéterminé de civils.

Dans un communiqué daté de lundi, l'unité mobile des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) Arturo Ruiz, affirme enquêter sur les raisons pour lesquelles les libérations n'ont pu se concrétiser dimanche et s'engage une nouvelle fois à les laisser libres.

La guérilla, qui publie ce texte sur la page internet de l'Agence d'informations Nouvelle Colombie (Anncol, souvent utilisée pour faire passer ses messages), affirme par ailleurs que «les combats quotidiens avec l'armée n'ont pas cessé dans la région où se trouvent les deux hommes» depuis le 8 décembre lorsqu'elle avait annoncé qu'elle libérerait sans contrepartie cinq de ses otages.