Cuba a libéré samedi deux nouveaux dissidents, le mari de Laura Pollan, la dirigeante des Dames en blanc, l'organisation regroupant les femmes de dissidents, et un maçon condamné en 2003 à 20 ans de prison, a-t-on appris dans leur entourage.

Époux de Laura Pollan, la leader des Dames en blanc, Hector Maseda, journaliste et ingénieur électronicien âgé de 68 ans, avait été condamné lui aussi en 2003 à une peine de 20 ans de prison.

Il fait partie d'un groupe de 75 dissidents arrêtés au cours d'une vague de répression en 2003 et condamnés à des peines allant de 6 à 28 ans de prison.

Il a été libéré samedi à midi et conduit à son domicile dans un quartier populaire de La Havane par des officiers des forces de sécurité, selon l'opposant Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des droits de l'Homme (illégale, mais tolérée).

M. Maseda, père de quatre enfants, a fondé le Parti libéral, interdit à Cuba, et travaillé avec l'organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières. Il a aussi été un collaborateur des journaux français Le Monde et américains New Herald et New York Times.

Sa libération avait été annoncée vendredi par l'Église catholique qui avait obtenu à travers des négociations avec le gouvernement cubain un processus d'élargissement progressif à partir de juillet 2010 de ces prisonniers politiques.

Un deuxième prisonnier, Angel Moya, a été libéré quelques heures plus tard, a annoncé à l'AFP son épouse Berta Soler, numéro 2 des Dames en blanc.

«Angel est chez moi avec mes fils, je vais aller le rejoindre très vite», a brièvement déclaré très émue Berta Soler depuis son téléphone portable en route pour son domicile dans le quartier de Alamar, à l'est de la capitale.

Ces deux dissidents refusaient de partir en exil en échange de leur libération.

Après leur libération, il reste encore dans les geôles de l'île communiste sept dissidents sur les 52 que le gouvernement de Raul Castro s'est engagé à relâcher.

Ces sept dissidents refusent de partir en exil à l'étranger, à l'inverse de ce qu'ont fait 40 autres prisonniers politiques libérés précédemment, qui sont partis en Espagne. D'autres ont choisi l'exil aux États-Unis.

Selon l'opposition, il reste encore une centaine de prisonniers politiques incarcérés à Cuba. Le gouvernement rejette ce terme et affirme qu'il s'agit de «mercenaires» à la solde des États-Unis.