À un mois du carnaval, un énorme incendie a ravagé lundi des ateliers de la Cité de la samba de Rio où sont fabriqués les chars allégoriques et les costumes de milliers de danseurs, un drame pour la ville qui se prépare pour le plus grand spectacle du monde.

«Nous sommes désespérés (...) Tout était pratiquement prêt pour le Carnaval», a dit Jorge Castanheria, président de la Ligue des écoles de samba (Liesa) qui organise les défilés sur le sambodrome.

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Le carnaval attire chaque année des centaines de milliers de fêtards du monde entier.

Toutefois, en dépit de la destruction d'une partie des ateliers, situés dans la zone portuaire de la ville, près du centre, le Carnaval - qui doit se dérouler cette année les nuits des 6 et 7 mars - ne devait pas être compromis, ont assuré les autorités locales.

Un épais nuage de fumée noire était visible à des kilomètres à la ronde au-dessus du centre de Rio. Dans la rue, des habitants se regroupaient autour de postes de télévision pour suivre en direct l'incendie, dont les images étaient retransmises par les hélicoptères des chaînes d'informations en continu.

Aucune victime n'avait été recensée par les pompiers, trois heures après le début de l'incendie, survenu tôt avant l'arrivée des artisans, vers 7H00 (4H00 HNE).

«C'est un rêve jeté à la poubelle. Des mois de travail et tout est perdu», a déclaré à la presse José da silva Junior, un artisan de l'école de Portela.

Des dizaines de membres des écoles de samba se sont précipités sur place, en pleurs, et impuissants, mesuraient l'ampleur des dégâts. Certains retiraient ce qu'ils pouvaient sauver au milieu d'une âpre odeur de fumée.

L'incendie s'est propagé très vite parce que les matériaux servant à la fabrication des chars et de milliers de costumes sont hautement inflammables.

Les ateliers de trois des douze écoles - Portela, Uniao da Ilha et Grande Rio - ont été détruits par les flammes.

Près d'une centaine de pompiers ont lutté contre le feu et étaient parvenus à circonscrire l'incendie qui ne s'est pas propagé aux ateliers des autres écoles.

Le maire de Rio, Eduardo Paes, grand amateur de samba et du carnaval, a affirmé que «la Cité de la samba commencerait à être reconstruite dès cette semaine».

«En aucun cas les écoles de samba ne défileront pas», a-t-il dit.

«La seule chose qui n'a pas brûlé, c'est notre envie de défiler», a dit en pleurs le président de Grande Rio, Helio de Oliveira.

Cette école a perdu quatre-vingt dix pour cent de son travail estimé à sept millions de reais (3,2 millions d'euros), selon les responsables. Des pans entiers des murs des ateliers se sont écroulés.

Ney Filardes, le président de Uniao da Ilha a indiqué avoir perdu les «2000 costumes donnés aux habitants des favelas» qui défilent.

Tous les ans, les douze écoles de samba se disputent le prestigieux titre de «championne du carnaval» lors de deux nuits de défilés sur le sambodrome de Rio. Ces écoles se préparent pendant un an pour ces défilés qui comptent chacune huit luxueux chars allégoriques et des milliers de participants en costume.

Tous les ateliers des grandes écoles ont été regroupés en 2005 dans la Cité de la samba. Auparavant, ils étaient situés dans les favelas où sont nées les écoles.