Les autorités cubaines ont annoncé vendredi qu'elles allaient requérir 20 ans de prison contre l'Américain Alan Gross, arrêté en décembre 2009 dans l'île pour «espionnage», ce que les États-Unis ont déploré.

«Le procureur va demander une peine de 20 ans de privation de liberté. La date du procès sera fixée rapidement», affirme le communiqué émis par les autorités cubaines et publié sur le site web du quotidien officiel Granma. L'information a été «transmise par voie diplomatique au gouvernement des États-Unis qui ont également été informés que ses représentants consulaires, la famille de M. Gross et ses avocats pourraient participer au procès», ajoute le communiqué cubain.

Gross, 61 ans, a été arrêté le 3 décembre 2009 à Cuba alors que, selon les autorités, il procédait à la distribution de «matériels de communication sophistiqués» à des opposants.

Selon Washington, il est un employé d'une entreprise sous-traitante du département d'État, Development Alternatives, qui cherchait à aider la communauté juive de Cuba à communiquer avec l'extérieur, à l'aide de téléphones portables et d'ordinateurs.

Les États-Unis «déplorent» la réquisition, a indiqué vendredi le département d'État.

«Nous déplorons l'annonce du gouvernement cubain selon laquelle les procureurs cubains vont demander une peine de 20 ans de prison contre M. Gross», a indiqué un porte-parole du département d'État américain, Charles Luoma-Overstreet.

Les autorités cubaines ont autorisé le 13 janvier une délégation du Département d'État à rendre visite au prisonnier américain. Son épouse Judy avait également obtenu un droit de visite en juillet 2010.

Un haut responsable du Département d'État avait alors rappelé que Washington demandait la libération immédiate d'Alan Gross pour des raisons humanitaires, mais qu'en cas de procès, Washington espérait que Gross pourrait purger sa peine dans son pays.

L'arrestation d'Alan Gross avait mis un terme au réchauffement des relations entre Cuba et les États-Unis amorcé après l'élection de Barack Obama à la présidence.

Washington a souligné qu'aucune avancée significative dans un rapprochement entre les deux pays, qui n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1961, ne pourrait intervenir tant qu'Alan Gross ne serait pas libéré.

Cuba réclame de son côté avec insistance la libération de cinq Cubains emprisonnés depuis 1998 aux États-Unis après avoir été condamnés à de lourdes peines pour espionnage et que les autorités cubaines considèrent comme des «héros de la lutte antiterroriste».