L'armée tentait lundi d'atteindre des zones encore isolées de la montagne près de Rio, six jours après des pluies diluviennes qui ont fait au moins 640 morts, un bilan qui ne cesse de s'alourdir.

Les secours mobilisaient plus de 1500 militaires, policiers et pompiers, ainsi que des centaines de volontaires.

La ville de Nova Friburgo a été la plus touchée avec 294 morts et l'on a dénombré également 271 victimes dans la ville touristique voisine de Teresopolis, 56 dans l'ancienne cité impériale de Petropolis, et 19 à Sumidouro.

Selon le quotidien O Globo, citant des autorités locales, il y a également plus de 130 disparus.

Plus de 13 000 personnes ont dû abandonner leurs maisons, soit parce qu'elles ont été détruites par les torrents de boue, soit parce qu'elles se trouvent dans des zones à risque.

La «priorité» des secours était maintenant de parvenir jusqu'aux villages dans la montagne à une centaine de kilomètres au nord de Rio de Janeiro isolés depuis la nuit de mardi à mercredi quand, à la suite de pluies torrentielles, des fleuves de boue ont dévasté la région.

En quelques heures, cette nuit-là, il a plus autant que durant un mois entier. Cette catastrophe est l'une des pires de l'histoire du Brésil.

L'armée de l'air dispose de onze hélicoptères mais a dû interrompre dimanche ses opérations en raison du mauvais temps et du brouillard. Après une brève accalmie, il a recommencé à pleuvoir et les services météorologiques prévoyaient encore des pluies jusqu'à mercredi.

De nouveaux glissements de terrain se sont ainsi produits dimanche soir et ont causé la mort d'au moins trois personnes à Itaipava, a indiqué la Défense civile.

Les autorités ont prévenu que le bilan total risquait encore de s'alourdir, à mesure que les équipes de secours parvenaient, souvent après de longues heures de marche à pied, jusqu'à des hameaux jusqu'à présent inaccessibles. De grosses pelleteuses de l'armée tentaient aussi de dégager les routes recouvertes de boue.

La plupart des corps découverts ont déjà été enterrés de peur des épidémies et les autorités ont appelé les habitants à ne pas boire l'eau du robinet, eau qui risque d'être contaminée.

Les maires des villes touchées par le désastre devaient se réunir lundi pour discuter de la coordination de l'aide et évoquer la reconstruction. Le coût de la reconstruction des routes, ponts et habitations a été évaluée à 2 milliards de reais (plus de 1,18 milliard de dollars), selon le quotidien O Globo.

Dans un gymnase de Teresopolis, où sont hébergés des dizaines de réfugiés, un tribunal des mineurs a ouvert un bureau improvisé pour trouver des parents ou voisins susceptibles d'accueillir les nombreux enfants devenus orphelins.

«On vit un moment tragique et on essaie de trouver des proches des enfants qui ont perdu leur père ou leur mère. On donne la préférence aux personnes connues, aux voisins ou aux proches des enfants», a dit à l'AFP Lucilia Veiga, une fonctionnaire du tribunal.

Le tribunal ne connaissait pas le nombre d'orphelins, a dit la responsable en précisant que jusqu'à maintenant, tous les enfants «avaient un parent ou un proche» qui avait survécu.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a décrété samedi un deuil national de trois jours, alors que lundi commençait un deuil de sept jours dans l'État de Rio.