Le cardinal cubain Jaime Ortega a célébré vendredi une messe de Noël dans la principale prison de Cuba, le «Combinat de l'Est» de La Havane, où sont incarcérés 11 opposants attendant toujours leur libération promise, selon un porte-parole de l'Eglise catholique.

«Une vingtaine de détenus ont participé» à la cérémonie dans ce «Combinat» dans le cadre d'activités eucharistiques organisées pour Noël dans toutes les maisons d'arrêt de l'île communiste, selon ce porte-parole qui n'a pas donné d'autres détails.

Des messes de Noël ont été autorisées dans des prisons cubaines après la visite historique du pape Jean Paul II en 1998 et ont eu lieu chaque année depuis 2009.

L'Eglise cubaine a fait un rapprochement spectaculaire avec le gouvernement de Raul Castro auprès duquel elle joue le rôle inédit de médiateur pour les prisonniers politiques.

Raul Castro s'était engagé en juillet auprès de l'Eglise à libérer graduellement d'ici à novembre les 52 opposants arrêtés pendant une vague de répression contre la dissidence en mars 2003, mais 11 d'entre eux, qualifiés de «prisonniers de conscience» par Amnesty international, sont toujours incarcérés à l'expiration de ce délai.

Quarante des opposants libérés ont été envoyés en exil en Espagne avec leur famille. Un seul a pu rester sur l'île après avoir été relâché. Les 11 opposants qui restent derrière les barreaux refusent tous l'exil.

«Les autorités nous maintiennent dans l'incertitude quant à leur libération, mais (les détenus) sont très résistants. Si le gouvernement les libère, ce sera une grande joie, mais ils sont prêts à résister encore en prison et nous à lutter pour leur libération», a déclaré Bertha Soler, épouse d'Angel Moya, l'un des «11».

Cuba devrait compter encore une centaine de prisonniers politiques, selon une liste établie par la Commission cubaine pour les droits de l'homme, une organisation illégale, mais tolérée par le pouvoir.

Les opposants sont considérés par les autorités cubaines comme des «mercenaires» à la solde des Etats-Unis qui imposent depuis près d'un demi-siècle un embargo économique à l'île.