La candidate à l'élection présidentielle d'Haïti arrivée en tête du premier tour, Mirlande Manigat, s'est prononcée mardi soir contre une solution à la crise post-électorale «élaborée par l'étranger» et craint que le processus électoral ne soit retardé.

Le Conseil électoral haïtien a suspendu lundi la publication des résultats définitifs du premier tour des élections présidentielle et législatives prévue initialement le 20 décembre, en attendant l'arrivée d'une mission de l'Organisation des États américains (OEA) demandée par le président d'Haïti René Préval pour aider les autorités électorales dans les opérations de recomptage.

«C'est une crise haïtienne, ce sont les Haïtiens qui devraient trouver la solution», a déclaré Mirlande Manigat à l'AFP en précisant que cette crise ne vient pas de «l'exterieur» et que la solution à cette crise ne doit pas être «élaborée par l'étranger».

«L'OEA semble être le grand ordonnateur des solutions de la crise. Combien de temps prendra-t-elle pour travailler, quels sont les termes de référence de cette mission, qu'est-ce qu'elle va recompter?», s'est interrogée Mirlande Manigat qui craint des retards dans le calendrier électoral.

La mission technique de l'OEA va commencer lundi.

Mirlande Manigat est qualifiée pour le second tour avec 31% des voix devant le candidat du pouvoir Jude Célestin (22%), selon les résultats préliminaires déjà diffusés, et en attente de confirmation, qui ont provoqué des violences et de nombreuses contestations sur fonds d'allégations de fraudes.