L'Amérique latine, l'Espagne et le Portugal, ont rendu en vif hommage samedi au président sortant du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, soulignant l'ampleur de ses transformations et refusant de lui dire adieu, lors d'un sommet à Mar del Plata en Argentine.

«Personne ne va vous dire adieu aujourd'hui», lui a lancé la présidente argentine Cristina Kirchner, hôte du sommet ibéro-américain réunissant les dirigeants de 19 pays latino-américains, de l'Espagne, du Portugal et d'Andorre.

Lula, visiblement ému, chemise blanche et col ouvert, écoutait attentivement chaque mot de Mme Kirchner, qui a perdu récemment son mari, l'ex-président Nestor Kirchner (2003-2007).

«Un militant ne quitte jamais la politique et encore moins lorsque, à la présidence de son pays, il a impulsé des transformations, lancé des chantiers, comme personne avant lui», a-t-elle ajouté.

Lula, qui doit être remplacé le 1er janvier par Dilma Rousseff, participait pour la dernière fois, après huit ans au pouvoir, à un grand sommet rassemblant l'ensemble des dirigeants d'Amérique latine.

«Attendez-moi, je vais continuer mon chemin en Amérique latine», a alors dit Lula à ses homologues, confirmant qu'il ne comptait pas quitter la vie politique. «Je suis un homme politique latino-américain», a-t-il dit, les yeux couverts de larmes, déclenchant des longs applaudissements de ses pairs, restés débout autour de lui.

Il a alors résumé ses acquis: «On ne nous traite plus comme avant», a-t-il dit. «Nous ne verrons plus quelqu'un plaisanter parce qu'un travailleur a obtenu son diplôme ou parce qu'un Indien a été élu président en Bolivie», a poursuivi le président, ajoutant: «Nous avons construit quelque chose de neuf, qui ressemble à la dignité, en Amérique latine».