L'Équateur a annoncé jeudi que l'ensemble des «sujets sensibles» obstruant la normalisation complète de ses relations avec la Colombie étaient résolus, deux ans et demi après la rupture diplomatique entraînée par le bombardement colombien d'un campement des Farc en Équateur.

Les relations entre Quito et Bogota avaient été rétablies le 24 novembre 2009, avec l'échange de chargés d'affaires, mais les deux pays n'avaient pas nommé depuis d'ambassadeurs, faute d'avoir réglé certains différends.

«Les demandes (de Quito) liées aux sujets sensibles ont été comblées», a déclaré jeudi le ministre équatorien des Affaires étrangères après s'être entretenu avec son homologue Maria Angela Holguin à Quito.

Les deux ministres se sont toutefois abstenus d'annoncer à ce stade l'échange d'ambassadeurs.

Quito exigeait notamment de la Colombie qu'elle lui livre des informations liées au bombardement qui avait tué le 1er mars 2008 vingt-cinq personnes, dont le numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), Raul Reyes, dans un campement de cette guérilla situé en territoire équatorien, non loin de la frontière colombienne.

L'Équateur soupçonnait notamment la Colombie d'avoir agi avec l'aide des États-Unis, ce que Maria Angela Holguin a encore démenti jeudi.

«Nous avons reçu de nouvelles informations, importantes et d'une grande valeur», a précisé Ricardo Patiño.

La Colombie a également remis à Quito en août des disques durs contenant des informations découvertes dans des ordinateurs ayant appartenu à Raul Reyes.

Jeudi, la ministre colombienne était accompagnée de deux membres des services de renseignement censés aider le parquet équatorien à déchiffrer les disques durs, qui contiendraient notamment des informations faisant état de liens entre certains fonctionnaires équatoriens et la guérilla.