La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ancienne otage de la guérilla des FARC, a accusé le gouvernement colombien de s'être rendu responsable d'une «lapidation morale» contre elle après sa demande d'indemnisation, dans un entretien publié jeudi par La Nacion.

L'image d'Ingrid Betancourt, 48 ans, s'est ternie en Colombie, où elle a suscité une vague d'indignation en réclamant fin juin une indemnisation de près de 8 millions de dollars, à laquelle elle a finalement renoncé.

«L'ancien vice-président de Colombie (Francisco Santos) a annoncé cela en des termes scandaleux», a fait valoir Mme Betancourt. «Il a dit: 'Ingrid Betancourt s'en prend aux soldats qui l'ont libérée'», a-t-elle poursuivi.

«Les choses ainsi présentées, une lapidation morale sans précédent a éclaté en Colombie, avec des insultes, de la haine. J'ai été profondément atteinte», a affirmé Mme Betancourt au quotidien argentin.

«Franchement, j'ai été traitée comme une criminelle», a-t-elle ajouté. «Ou pire encore, car même (le narcotrafiquant) Pablo Escobar n'a pas été traité comme je l'ai été».

Ingrid Betancourt avait été enlevée pendant sa campagne électorale par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) le 23 février 2002 dans une zone considérée comme dangereuse. Elle a fini par être libérée grâce à une opération de l'armée colombienne le 2 juillet 2008.