La «guerre des cartels» au Mexique a déjà fait plus de 10 000 morts depuis le début de 2010, un chiffre record, entre règlements de comptes, affrontements avec les forces de l'ordre, et victimes collatérales, a rapporté jeudi le quotidien national Reforma.

«La violence du trafic de drogue a atteint hier (mercredi) le chiffre de 10 035 meurtres depuis le début de l'année», écrit Reforma, en se basant sur les rapports des autorités régionales à travers le pays.

Le seul bilan de 2010 dépasse déjà celui du total du sextennat du prédécesseur du président Felipe Calderon, Vicente Fox (2000-2006), souligne le journal.

Aucun bilan officiel national n'a été publié depuis août, quand le gouvernement a fait état de 28 000 morts liés à cette «guerre des cartels» en trois ans et demi, depuis le début de l'administration de M. Calderon en décembre 2006.

Dès sa prise de fonctions, le président a érigé en priorité nationale la lutte contre les cartels qui se disputent le contrôle du trafic local et de l'approvisionnement de l'énorme marché américain de la drogue, premier client mondial de la cocaïne, produite quasi-exclusivement en Amérique du sud.

Près de 45% du total des morts de 2010, selon Reforma, ont été enregistrés dans l'État de Chihuahua, qui possède environ un tiers des 3000 km de frontière commune entre le Mexique et les États-Unis, et en particulier à Ciudad Juarez, la ville la plus meurtrière du pays, face à El Paso au Texas.