Deux mineurs équatoriens bloqués dans une mine du sud-ouest de l'Équateur depuis le 15 octobre à 150 mètres de profondeur ont été retrouvés morts mercredi, après six jours de recherches et d'espoir pour leurs proches.

«Nous avons retrouvé les deux (mineurs). Ils sont morts, il nous faut dix hommes supplémentaires pour les sortir», a déclaré le secouriste Giorgy Ramirez à la presse vers 20h après des heures d'excavation dans la mine de Casa Negra, à quelque 405 km au sud-ouest de Quito.

Pedro Mendoza et Angel Vera avaient été bloqués par un éboulement au cinquième niveau de cette mine d'or et d'argent, vendredi, avec deux autres mineurs, retrouvés morts dès le lendemain.

Depuis les quelque 80 employés de la mine située à Portovelo, dans la province d'El Oro, s'étaient relayés pour creuser, dans l'espoir qu'ils aient pu atteindre un refuge doté d'eau et d'oxygène.

Mercredi encore, les autorités exprimaient l'espoir qu'ils soient encore en vie. Le ministre des Ressources naturelles Carlos Pareja, avait ainsi estimé que la découverte d'une botte et de deux lampes était «un signe positif».

Vers 17h, un nouvel éboulement s'était cependant produit, retardant la progression des secouristes, qui étaient, selon l'entreprise exploitant le site, Minesadco, à «un pas», de l'endroit où auraient pu se réfugier les deux hommes.

Le président équatorien Rafael Correa, arrivé sur place à la mi-journée, a été informé du nouvel incident.

«Gardons la concentration pour tenter d'atteindre les compagnons», avait-il déclaré.

«Il y a de l'air et de l'eau, nous sommes sur la bonne voie pour les localiser, l'odeur n'est pas mauvaise et c'est un élément très positif» concernant la chance de survie des deux hommes, avait aussi déclaré le ministre Carlos Pareja.

Mardi soir, le coordinateur des secours, l'employé de Minesadco Carlos Lopez, avait précisé qu'il ne restait dans cette section de la mine que quelques heures d'oxygène.

Angel Vera, 29 ans l'un des deux sinistrés, est le frère de Walter Vera, retrouvé mort dès samedi. Il avait trois enfants. Le deuxième, Pedro Mendoza, âgé de 28 ans, était pour sa part employé dans cette mine depuis un mois seulement. Il avait choisi cette voie «dangereuse», parce que le salaire, de 12 à 15 dollars par vacation de huit heures était «bon», avait-il expliqué à sa mère, Teodora Bazurto.

Dans la famille Vera, comptant cinq frères, tous étaient mineurs, et un seulement ne travaillait pas à Casa Negra, la plus ancienne mine d'Equateur.

Parmi les survivants, deux avaient participé activement aux recherches, et le plus jeune, âgé de 27 ans, exténué, avait finalement été hospitalisé.

Les familles des deux hommes attendaient mercredi, aux abords de la mine, avec une crainte de plus en plus vive pour leurs proches.

«Nous vivons des moments très durs. Le temps passe et le désespoir et l'angoisse augmentent car il n'y a pas de nouvelles positives», a déclaré à l'AFP Pedro Mendoza, l'oncle de Pedro Mendoza.

L'éboulement s'était produit à peine deux jours après le spectaculaire sauvetage de 33 mineurs chiliens bloqués pendant 69 jours à plus de 600 mètres sous terre.