Au moins cinq personnes sont mortes et des centaines d'autres ont été blessées lorsqu'une violente tempête a balayé vendredi les camps de réfugiés de Port-au-Prince, huit mois après le séisme qui a coûté la vie à au moins 230 000 d'Haïtiens.

Trois adultes et deux enfants ont été tués dans cette tempête, a rapporté Marie Alta Jean-Baptiste, de la protection civile haïtienne.

Les vents ont soulevé les tentes du camp abritant plus de 1,3 million de personnes, exposant aux pluies les habitants de ces abris de fortune.

Les premières estimations de l'ONU indiquent que 2 000 tentes ont été endommagées, un chiffre qui pourrait être porté à 5 000 une fois les évaluations complétées. Des poteaux, des tôles et d'autres débris se sont envolés.

Un porte-parole de la Croix-Rouge, Gerhard Tauscher, a indiqué que plusieurs tentes ayant été détruites avaient atteint la fin de leur durée de vie.

La reconstruction a à peine commencé en Haïti malgré les milliards de dollars promis au lendemain du désastre du 12 janvier. Moins de 15 pour cent de l'argent promis a été versé. Les États-Unis, qui ont donné 1,1 milliard $ en aide humanitaire à la suite du tremblement de terre, n'a encore rien fourni de ses fonds à long terme promis.

La tempête n'était pas une tempête tropicale. Son bilan montre bien la fragilité de Port-au-Prince face à des événements météorologiques extrêmes.

Le pays des Caraïbes était déjà vulnérable avant la catastrophe de l'hiver dernier. En 2007, le quartier de Cité Soleil, à Port-au-Prince, avait été inondé par les pluies. L'année suivante, quatre tempêtes avaient balayé l'île en un mois, tuant près de 800 personnes et immergeant la ville côtière de Gonaives pendant plusieurs semaines.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, était en Haïti samedi et dimanche pour «renouveler la solidarité active de la France en faveur de ce pays».