L'ouragan Karl qui évoluait vendredi au-dessus du Mexique a baissé d'intensité et a été rétrogradé en cyclone de catégorie 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, a indiqué le Centre national américain des ouragans (NHC), basé à Miami.

À 18h, heure GMT (14h à Montréal), Karl évoluait à 13 km/h vers l'ouest-sud-ouest et se trouvait à 25 km à l'ouest de Veracruz, avec des vents soufflant à 175 km/h, indique le NHC.

«Karl devrait poursuivre sa progression à l'intérieur des terres au-dessus du sud-est du Mexique cet après-midi et ce soir», précise le Centre des ouragans.

La baisse d'intensité de l'ouragan correspond à son passage au-dessus du sol mexicain. Le NHC note d'ailleurs que le cyclone devrait «continuer à faiblir à mesure qu'il progresse dans les terres».

Karl était entré vendredi à la mi-journée dans les terres à sept kilomètres de la seule centrale nucléaire du pays, préalablement désactivée.

Plutôt dans la journée, la côte est du Mexique était en alerte maximale à l'approche de Karl, présenté comme l'ouragan le plus violent depuis 30 ans, avec des rafales de 250 km/h attendues vendredi à la mi-journée dans la région de Veracruz déjà inondée depuis plus d'une semaine.

«C'est la première fois depuis au moins trente ans que nous sommes exposés à un phénomène d'une telle puissance», a affirmé vendredi matin le chef du service météorologique de Veracruz, Federico Acevedo, à la radio et à la télévision régionales.

Karl menace la région de deux des plus grands ports mexicains, Veracruz et Tampico, d'une zone de grande activité pétrolière, Poza Rica, et de la seule centrale nucléaire du pays, Laguna Verde, à une centaine de kilomètres au nord de Veracruz.

«Le directeur de la centrale m'a annoncé sa décision d'arrêter la centrale et d'éteindre les réacteurs», a annoncé à la télévision le gouverneur de l'État de Veracruz, Fidel Herrera.

La société pétrolière nationale mexicaine Pemex avait déjà annoncé jeudi soir l'évacuation de plateformes offshore du golfe du Mexique, d'où elle tire l'essentiel de sa production totale de 2,6 millions de barils par jour.

À Vega de la Torre, une plage à une petite centaine de kilomètres au nord de Veracruz, dans le secteur prévu de l'impact, il pleuvait depuis l'aube. Les passants étaient rares et les commerces presque tous fermés.

Tout près de là, dans la Côte d'Émeraude de Veracruz, les hôtels regorgent de clients pour le «pont» du bicentenaire de l'indépendance. Mais à Nautla, une des principales stations balnéaires, où on annonce une forte montée des marées, des touristes commençaient à rentrer chez eux.

Radios et télévisions répètent en boucle les recommandations à la population: rester chez soi, masquer les fenêtres de ruban adhésif, bloquer les portes avec des meubles, enlever des toits tout ce qui risquerait de s'envoler...

«Ceux qui vivent dans des constructions fragiles sur la côte ou les rives de cours d'eau sont invités à se rendre dans les sites d'hébergement déjà aménagés», a insisté Mme Dominguez, la responsable de la Protection civile, précisant que ces refuges peuvent déjà accueillir 9000 personnes.

L'alerte «rouge», celle des catastrophes majeures, a été décrétée tout au long de la côte du golfe du Mexique. Elle prévoit l'évacuation des populations menacées et la mobilisation des services de secours.

«L'ouragan est en catégorie 3 mais très près de 4» et il est «extrêmement dangereux», a déclaré dans la matinée à l'AFP la secrétaire de la Protection civile régionale, Silvia Dominguez.

«Karl est maintenant un ouragan majeur», avait annoncé le Centre national des ouragans américain (NHC) dans son bulletin de 9h, heure GMT (5h à Montréal).

Karl est si violent que ses effets devraient être ressentis jusqu'à Mexico, où le Service météorologique national (SMN), qui n'a pas souvenir d'un tel impact, annonce de fortes pluies.

Au Nicaragua voisin, le président Daniel Ortega a annoncé jeudi un plan de relogement après les pluies diluviennes qui, depuis le mois de mai, ont fait 48 morts, 6492 habitations détruites et 40 000 sinistrés.