Au moins 25 personnes ont péri depuis la fin août dans les inondations qui ont fait environ un million de sinistrés dans le sud-est du Mexique, selon les derniers bilans dressés lundi par les autorités locales, en attendant de nouvelles précipitations.

Les derniers décès remontent au week-end dans la région d'Oaxaca, près de la côte de l'océan Pacifique: deux adolescents ont été tués par l'écroulement d'un mur et un homme a été emporté par le courant dans une rivière, selon la Protection civile régionale.

Au total, 15 personnes sont mortes dans cette zone et dix autres dans la région de Veracruz, sur l'Atlantique, depuis la semaine dernière.

Plus à l'est, dans l'État de Tabasco, où aucun décès n'a été enregistré, «le pire viendra en octobre et novembre, au plus fort de la saison des pluies dans notre région et avec l'arrivée probable d'ouragans», a averti le gouverneur, Andres Granier.

La Marine nationale drague là-bas depuis dimanche les embouchures de petits fleuves pour abaisser leur niveau en facilitant leur écoulement dans l'océan.

Tlacotalpan, vieille cité coloniale proche de Veracruz classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a appelé lundi l'ONU à l'aide pour évaluer les dommages subis par ses 540 monuments historiques aujourd'hui inondés.

Il s'agit de la saison des pluies la plus violente dans les annales du Mexique, selon le président Felipe Calderon, alors que l'ouragan Alex avait déjà fait 22 morts et 40 000 sinistrés début juillet dans le nord-est du pays.

Un autre cyclone tropical, en développement au sud de Puerto Rico, pourrait se diriger vers la région de Veracruz, très affectée par les inondations, et la péninsule du Yucatan, selon la Commission nationale de l'Eau.

M. Calderon a affirmé la semaine dernière que ces précipitations hors norme étaient liées au «changement climatique», à deux mois et demi de la nouvelle Conférence mondiale sur le climat à Cancun (sud-est).

«Nous ne pouvons encore lier cela au changement climatique. C'est une corrélation très compliquée, et elle ne pourrait se faire qu'à la fin de l'année», estime cependant Orlando Delgado, chercheur du Centre des sciences de l'atmosphère de l'Université nationale autonome du Mexique (Unam).

«C'est sûrement une des années les plus pluvieuses depuis que nous les enregistrons, mais nous n'avons pas les données nécessaires pour affirmer que ce soit la plus pluvieuse», a-t-il ajouté.

Pour éviter de telles catastrophes à l'avenir, M. Delgado appelle à «améliorer les prévisions climatologiques et le contrôle des barrages de retenue», tandis que le gouverneur de Tabasco prône de «transférer des constructions de zones entières, inondées d'année en année, et de terminer les infrastructures promises depuis la dernière situation d'urgence».

Des milliers de personnes demeuraient également isolées et sans ravitaillement au Guatemala voisin, où les pluies historiques ont fait 46 morts et 15 disparus, selon le dernier bilan officiel.