Une deuxième machine est arrivée vendredi pour élargir un des conduits de ravitaillement des 33 mineurs bloqués au fond d'une mine au Chili, tandis que le forage du puits de secours destiné à les libérer a repris après une suspension prévue d'une dizaine d'heures.

Un deuxième excavateur est arrivé vendredi sur la mine chilienne de San Jose, pour accroître le ravitaillement de 33 mineurs piégés depuis 29 jours, un cas que des experts de la Nasa sur place ont estimé «sans précédent» en terme de survie et de secours.

Des familles des mineurs ont applaudi l'arrivée par camion du nouvel engin, qui à partir de dimanche doit élargir de 12 à 30 cm un des conduits ravitaillant les hommes au fond, pour y faire passer des objets plus grands.

Cette machine, la «T 30» est moins puissante mais plus rapide que la «Strata 950», la foreuse monstre qui creuse depuis lundi le puits de secours de 702 m de long et 66 cm de large, par lequel les mineurs seront extraits un à un.

A sa reprise dans la nuit de jeudi à vendredi, après un des arrêts périodiques pour cimenter les parois, le forage avait avancé d'une quarantaine de mètres.

La nouvelle foreuse devra élargir pendant deux mois un conduit déjà foré, et ultérieurement, les ingénieurs examineront la possibilité de l'agrandir encore pour servir à un plan B de sauvetage, ont indiqué les ingénieurs.

Ce qui n'a pas empêché des familles des «33», avides de la moindre avancée, de la baptiser avec enthousiasme «machine de l'espoir».

Le chef de l'État Sebastian Pinera a révélé que les autorités ont «un troisième plan, qu'on a appelé un Plan C, à l'aide d'une foreuse pétrolière. Son installation nécessite une base grande comme un terrain de football et, avant le 18 septembre, elle doit commencer à forer» un nouveau puits.

«Bien sûr qu'il faut avoir un plan alternatif, deux, trois, quatre, autant qu'on peut», a commenté l'ingénieur Miguel Fort à San Jose (nord).

«Il existe toujours un risque d'éboulement dans le puits en cours de percement», a expliqué l'ingénieur en chef, Andres Sougarret.

«Nous avons trois plans alternatifs, le plan A en cours, le plan B sur le point d'être lancé --il devrait fonctionner dimanche-- et le plan C en projet», a-t-il ajouté, sans donner de faux espoirs sur les délais.

«Le délai de trois à quatre mois pour le sauvetage reste valide», a-t-il dit.

Une mission d'experts de la Nasa, venue à San Jose aider aux secours, a fait une série de recommandations pour les mineurs, dont un régime riche en vitamine D, pour compenser «l'absence de lumière solaire qui les empêche de génèrer cette vitamine», phénomène similaire aux astronautes dans l'espace.

Le cas des 33 mineurs «est sans précédent, par la profondeur où ils sont, le temps qu'ils ont survécu», a déclaré à la presse le chef de mission Michael Duncan. De ce fait, l'équipe chilienne est en quelque sorte en train «d'écrire un livre» pionnier sur ce type d'opérations.

Mais faute de précédent, «il faudra beaucoup de travail» pour réaliser la nacelle qui hissera les hommes un à un, a estimé le Dr Duncan. «Il n'existe pas d'habitacle disponible (...), il faudra en créer un adapté aux circonstances. Il y a les limites de taille, de diamètre du puits».

Vendredi, un système de communication par fibre optique était installé. Ce weel-end, il doit permettre aux mineurs des visioconférences privées avec leur famille, a indiqué le ministre de la Santé Jaime Manalich.

Et mardi, grâce à ce câble, ils pourront suivre en direct le match amical de football entre Chili et Ukraine, «en même temps que tous les Chiliens», a annoncé M. Pinera.

Signe de solidarité constante, le syndicat de La Escondida, plus grande mine de cuivre du monde dans le nord du Chili, a remis vendredi un chèque de 676 000 pesos (environ 1 380 dollars canadiens) à chacune des 33 familles.