Dix-neuf corps au moins, en état de décomposition avancée, ont été retirés d'un puits de mine du centre du Mexique après les aveux de deux hommes de main qui ont permis aussi l'arrestation d'une dizaine de policiers soupçonnés de corruption, a annoncé lundi la police.

Deux membres présumés du gang des «Zetas», arrêtés à la suite d'une fusillade, ont indiqué ce puits comme l'un des «dépotoirs» où la bande se débarrassait de ses victimes, aux abords de la ville de Pachuca, à une centaine de kilomètres de Mexico, et ont donné les noms de policiers qui, selon eux, leur «vendaient» leur protection.

Ils auraient encore révélé d'autres emplacements où le gang entassait des cadavres, selon la police locale.

Les tueurs des cartels de la drogue ont banalisé l'utilisation de fosses clandestines pour faire disparaître les cadavres de leurs victimes. Une cinquantaine de corps avaient ainsi été découverts dans neuf d'entre elles fin juillet près de Monterrey (nord), la capitale industrielle du Mexique.

Nombre de ces «cimetières» restent vraisemblablement à découvrir. Le bilan de la «guerre des cartels» mexicains, entre leurs règlements de comptes et leurs affrontements avec l'armée et la police, avoisine 28.000 morts depuis l'arrivée au pouvoir en décembre 2006 du président Felipe Calderon, qui a fait déployer 50.000 militaires en renfort de la police contre les trafiquants.

Les cartels se disputent le contrôle du trafic et l'approvisionnement du marché américain, premier client mondial de la cocaïne.