Le maire de gauche de Mexico a porté plainte contre le numéro deux de l'Église catholique du pays qui l'avait accusé d'avoir corrompu les juges de la Cour suprême pour qu'ils approuvent la loi sur le mariage homosexuel adoptée par sa municipalité, a-t-il annoncé mercredi.

Le maire de la capitale, Marcelo Ebrard, entend que le cardinal Juan Sandoval Iniguez, archevêque de Guadelajara, ville de l'ouest du pays, «prouve ce qu'il dit ou présente des excuses publiques, se rétracte et reconnaisse qu'il a menti», a-t-il déclaré à la presse.

Sa plainte «pour dommage moral» vise également le porte-parole de l'archevêché de Mexico, Hugo Valdemar, qui avait confirmé les propos de Mgr Sandoval Iniguez, a-t-il précisé.

La Cour suprême du Mexique a validé en ce mois d'août la constitutionnalité du mariage et de l'adoption par des couples homosexuels, initiatives légalisées en décembre 2009 par la municipalité de Mexico, une «première» en Amérique latine.

La capitale, gouvernée par le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), est minoritaire et très contestée dans un pays éminemment catholique et dirigé par un gouvernement conservateur.

«Nul doute que (les juges) ont été largement soudoyés par Ebrard. Ils ont été largement soudoyés par les organismes internationaux», avait déclaré Mgr Sandoval Iniguez.

L'adoption par un couple homosexuel est «une aberration», avait-t-il ajouté. «Ça vous plairait, à vous, d'être adopté par un couple de pédés ou de lesbiennes?», avait-il même lancé aux journalistes.

La Cour suprême avait rabroué le cardinal, en votant à l'unanimité une motion de censure à son encontre. Il ne s'agit toutefois que d'une sanction purement verbale, sans conséquences concrètes.

La capitale avait déjà dépénalisé l'avortement en 2007 et ses députés examinent maintenant l'autorisation du principe des «mères porteuses», ce qui constituerait également une «première» latino-américaine.

Les premiers mariages homosexuels à Mexico ont été célébrés en mars.