La possible libération de «tous» les prisonniers politiques cubains aura des «conséquences politiques», y compris une éventuelle levée de l'embargo américain, a déclaré mercredi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

Ce dernier commentait mercredi devant le Parlement espagnol une déclaration émise mardi par le chef du Parlement cubain, Ricardo Alarcon, annonçant à l'AFP la volonté du gouvernement cubain de «libérer toutes les personnes» n'étant pas accusées de meurtre.

C'est une «bonne nouvelle» qui aura des «conséquences politiques» dans les relations entre Cuba, l'UE et les États-Unis, notamment une possible «levée du blocus» américain imposé à Cuba depuis 1962, a affirmé M. Moratinos au parlement lors d'une séance de questions au gouvernement.

À la suite d'un accord conclu avec l'Église catholique cubaine, la libération de 52 prisonniers politiques, sous quatre mois maximum, a été annoncée à La Havane début juillet.

Onze d'entre eux sont arrivés la semaine dernière à Madrid où d'autres sont attendus dans les prochaines heures. Selon la dissidence cubaine, il devrait rester 115 prisonniers politiques à Cuba après ces 52 libérations.

M. Moratinos, arguant de ces libérations, a demandé à l'Union européenne de modifier sa «position commune» liant le dialogue avec Cuba aux progrès dans le domaine des droits de l'homme sur l'île communiste et a réitéré cette demande mercredi.

Il a souligné devant les députés espagnols que les libérations annoncées à La Havane n'avaient rien de «fortuit» mais résultaient d'un «dialogue» mené depuis six ans avec le gouvernement cubain.

Le ministre espagnol veut remplacer la «position commune» par un «accord de coopération» élargi avec l'Union Européenne (UE), en dépit de la réticence de plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne.

Dans des déclarations à l'AFP mardi à Genève, M. Alarcon avait précisé que les prisonniers libérés pourraient rester à Cuba s'ils le souhaitaient, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.