Un coup de grisou dans une mine de charbon proche de Amaga, au nord-ouest de la Colombie, a fait au moins dix-sept morts dans la nuit de mercredi à jeudi, selon un bilan provisoire des autorités qui craignaient que 55 autres mineurs bloqués à l'intérieur n'aient tous péri.

«Jusqu'à présent il y a 17 morts, onze qui ont été emportés et six qui sont en phase d'identification. Nous avons réussi à sortir un survivant avec des brûlures sur 30% du corps», a indiqué à l'AFP, Juan Carlos Posada, responsable de la protection civile.

«Il est peu probable qu'il y ait d'autres survivants, parce que l'explosion a provoqué de très hautes températures», a-t-il ajouté, en précisant que les corps extraits de la mine étaient calcinés.

La recherche des disparus a été suspendue vers 17H30 locales, à cause de la nuit et dans l'attente surtout que les gaz toxiques se dissipent, ont indiqué les autorités.

Dans la matinée de jeudi les opérations de secours avaient été pratiquement paralysées mais dans l'après-midi des équipes sont entrées dans la mine jusqu'à au moins 180 mètres, a expliqué Posada, qui a estimé que les opérations devront se poursuivre jusqu'à la fin de la semaine.

En quête d'information, des dizaines de proches des mineurs s'étaient massés aux alentours de la mine située près de Medellin (400 km au nord-ouest de Bogota), dans le département d'Antioquia.

Ils étaient cependant maintenus à l'écart par les autorités pour des raisons de sécurité. Plusieurs corbillards attendaient à proximité.

Les corps récupérés ont été emportés au théâtre municipal qui a été aménagé pour les recevoir parce que «la morgue du cimetière n'a pas suffisamment de place pour faire face à ce genre d'urgence» a affirmé la maire de Amaga, Auxilio Zapata.

Le président Alvaro Uribe a exprimé au cours d'une conférence de presse sa «grande douleur».

«J'ai demandé au gouverneur (d'Antioquia) qu'il informe rapidement le pays sur le point de savoir si les conditions de sécurité industrielle étaient remplies dans la mine», a-t-il déclaré.

«Je suis très triste», a déclaré par téléphone à l'AFP Liliana Aguirre, 25 ans dans l'attente angoissée de Jorge Huguita, le père de son fils. «Tout ce que l'on m'a dit c'est qu'il faut attendre encore car il y a trop de gaz et (les secours) ne peuvent pas entrer».

John Freddy Rendon, responsable des secours du département, a déclaré à la presse que l'onde explosive avait probablement provoqué l'effondrement d'une partie de la mine, faisant part de son «scepticisme» quant aux chances de survie des mineurs restés à l'intérieur.

Pour sa part, le ministre des mines, Hernan Martinez, a indiqué que la mine avait été inspectée le 9 juin dernier. «On n'a rien trouvé d'irrégulier. Nous devons cependant vérifier le rapport parce qu'il est très probable qu'il n'y ait pas eu de détecteur de gaz», a-t-il affirmé en conférence de presse.