Quatre des plus anciens otages de la guérilla colombienne des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont été libérés depuis dimanche à la faveur d'une opération de l'armée, à une semaine du second tour de la présidentielle dans ce pays.

Les autorités colombiennes ont annoncé avoir retrouvé, lundi à l'aube, le colonel de police William Donato, dans la jungle du département du Guaviare (sud-est).

Dimanche, l'armée a réussi lors d'une opération militaire à libérer deux autres otages de la guérilla des Farc, tandis qu'un troisième otage profitait des combats pour fuir.

Le general Luis Mendieta, plus haut gradé parmi les otages des Farc, le colonel Enrique Murillo et le sergent Arbey Delgado, tous trois enlevés en 1998, ont ainsi retrouvé la liberté dimanche, à une semaine du second tour de la présidentielle, le 20 juin.

Il s'agit du premier sauvetage réussi depuis la libération de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, le 2 juillet 2008.

Ce jour-là, l'armée avait libéré, lors de l'«opération Jaque», quinze otages de la guérilla des Farc, dont cette ex-candidate à la présidence et trois Américains, après avoir infiltré les réseaux de communication de la guérilla et fait croire à leurs géôliers qu'ils devaient être regroupés.

Ces sauvetages interviennent à une semaine du second tour de la présidentielle en Colombie, le 20 juin, alors que l'un des candidats en lice, Juan-Manuel Santos, est le ministre de la Défense qui avait donné son feu vert à l'opération Jaque, en fut l'une des «stars».

M. Santos affronte un ancien maire de Bogota, le candidat du Parti Vert Antanas Mockus, qu'il dépasse largement dans les sondages, selon les dernières enquêtes d'opinion (65,1% des intentions de vote contre 28% pour M. Mockus, selon l'institut Datexco).

Lors de son enlèvement le colonel Murillo attendait avec son épouse un enfant qu'il n'a pas vu naître, Sebastian, aujourd'hui âgé de 11 ans.

Après la libération de ces hommes les Farc auraient encore en leur pouvoir au moins 18 otages dits «politiques», des policiers et militaires qu'elles veulent échanger contre quelque 500 de leurs combattants emprisonnés.

Samedi et dimanche les proches du general Mendieta, qui fête dimanche ses 53 ans, avaient justement lancé un appel aux autorités afin qu'elles acceptent le principe d'une négociation avec la guérilla.

Le candidat à la présidence Juan-Manuel Santos a annoncé que s'il l'emportait, il poursuivrait sa politique de sauvetage par la force des otages, sans négociation.

«La seule chose que les Farc peuvent faire est de les libérer de manière unilatérale», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse: «Un échange (contre des combattants emprisonnés, ndlr) ne ferait que stimuler à nouveau les enlèvements».

Antanas Mockus a également estimé qu'aucune négociation n'était possible avec la guérilla tant qu'elle aurait recours à l'enlèvement et au trafic de drogue.