Le président mexicain Felipe Calderon a réclamé jeudi aux Etats-Unis une enquête «profonde et impartiale» après le meurtre de deux Mexicains par des garde-frontière américains, d'autant que dans le dernier cas en date, lundi, l'homicide a eu lieu sur le sol mexicain, selon lui.

Ce cas «est particulièrement grave car il s'agit d'un mineur, Sergio Adrian Hernandez, qui en outre a été abattu par des coups de feu tirés sur notre propre territoire mexicain», affirme Calderon dans une déclaration diffusée par la présidence mexicaine.

L'adolescent de 14 ans est décédé sous un pont à la frontière entre la ville mexicaine de Ciudad Juarez (nord) et sa voisine américaine d'El Paso (sud). Le garde-frontière auteur du coup de feu allègue que des compagnons de la victime avaient attaqué sa patrouille à coups de pierres.

La semaine dernière, un autre Mexicain, Anastasio Hernandez Rojas, avait succombé à des coups et des décharges électriques infligées par une autre patrouille frontalière près de San Diego (sud-ouest des Etats-Unis), à quelques mètres de la ville mexicaine de Tijuana (nord-ouest).

«J'exige du gouvernement des Etats-Unis une enquête profonde, impartiale, objective, qui permette d'éclaircir les faits et de punir les coupables», ajoute Calderon.

Le département d'Etat américain a reçu «une note diplomatique formelle du gouvernement du Mexique, exprimant son inquiétude» et demandant «une enquête transparente», a confirmé son porte-parole Philip Crowley.

Il a aussi dit avoir connaissance d'une séquence vidéo des faits, et indiqué qu'elle avait été versée à l'enquête que mène actuellement le FBI.

M. Calderon a également exprimé sa préoccupation pour «la recrudescence de la violence contre les Mexicains qui, en outre, s'ajoute à la récente recrudescence de discours anti-immigrés et antimexicains aux Etats-Unis».

Il faisait allusion à l'entrée en vigueur imminente dans l'Etat frontalier de l'Arizona d'une loi jugée discriminatoire à l'encontre des immigrés.