Manuel Zelaya, le président du Honduras renversé l'an dernier par un coup d'État, a dit examiner une proposition du chef d'État actuel, Porfirio Lobo, qui l'a invité à revenir d'exil tout en l'assurant qu'il ne serait pas arrêté.

M. Zelaya a toutefois exprimé des réticences, regrettant «l'impunité des putschistes» qui l'ont destitué.

La communauté internationale fait pression sur M. Lobo pour qu'un processus de réconciliation soit mené au Honduras, qui permette au petit pays pauvre d'Amérique centrale de réintégrer des organismes dont il a été exclu après le coup d'État du 28 juin 2009.

De plus, de nombreux pays ont coupé leurs aides financières au gouvernement du Honduras, dont ce dernier a actuellement grand besoin.

«Je prendrai au mot Porfirio Lobo Sosa, que nous remercions pour ses bonnes intentions, et nous analyserons en quoi consiste la proposition», a dit le président déchu dans une lettre envoyée à ses conseillers à Tegucigalpa et dont l'AFP a obtenu samedi une copie.

Mais «le grave problème du Honduras en ce moment et auquel le président lui-même doit répondre (...) est l'immunité dont jouissent les putschistes», a ajouté ce proche d'Hugo Chavez, le chef de file de la gauche antilibérale en Amérique latine.

Porfirio Lobo avait annoncé jeudi qu'il allait se rendre, à une date non encore fixée, en République dominicaine où Manuel Zelaya s'est exilé en janvier. «Le président Zelaya peut venir au Honduras quand il veut, personne ne va le mettre en prison», avait-il déclaré.

M. Zelaya avait été forcé de partir au Costa Rica après le coup d'État mais était revenu par surprise quelques mois plus tard au Honduras où il s'était réfugié à l'ambassade du Brésil, avant de repartir en République dominicaine après l'investiture de M. Lobo, élu en novembre sous un régime putschiste.

Le président avait été renversé après avoir été soupçonné par l'opposition de vouloir modifier la Constitution pour pouvoir se présenter à un deuxième mandat.