Le parrain de la drogue Christopher «Dudus» Coke, qui fait l'objet d'une traque à grande échelle en Jamaïque depuis qu'un mandat d'arrêt a été délivré contre lui dimanche, est toujours sur l'île, a déclaré vendredi le chef de la police du pays, mais on ignore où il se cache.

Les affrontements entre la police et l'armée jamaïcaine d'un côté, et les partisans de «Dudus» de l'autre, ont fait 73 morts civils depuis dimanche, jour où le gouvernement a proclamé l'état d'urgence, selon des chiffres de la police.

«D'après les meilleurs renseignements dont nous disposons, Coke est toujours dans notre juridiction», a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la police jamaïquaine, Owen Ellington.

Le fait que les forces de l'ordre n'aient toujours pas réussi à mettre la main sur Coke, dont les États-Unis réclament l'extradition afin de le juger pour trafic de drogue, a donné lieu à toutes sortes de spéculations et de théories du complot. Certains affirment qu'il a réussi à quitter l'île, d'autres qu'il a trouvé un abri sûr grâce à ses appuis politiques.

M. Ellington a assuré que la police voulait l'avoir vivant. Le père de Coke, Jim Brown, qui était lui aussi un membre de la pègre, est mort dans un mystérieux incendie en 1991 alors qu'il était en prison, et des soupçons d'assassinat pour l'empêcher de révéler certaines informations avaient alors couru.

«Nous ne donnons pas l'ordre de tirer pour tuer», a affirmé Owen Ellington. «Notre mode opératoire consiste à arrêter M. Coke selon le mandat d'arrêt pour qu'il comparaisse devant un tribunal en Jamaïque», a-t-il dit.

La justice américaine accuse Coke et son gang, baptisé «Shower Posse», d'approvisionner New York et les autres villes de la côte Est américaine en cocaïne et marijuana, causant au passage des guerres de gangs ayant fait jusqu'ici des milliers de morts.

Coke risque la prison à vie s'il est extradé et reconnu coupable aux États-Unis.