La guérilla colombienne des FARC a appelé les Colombiens à ne pas se rendre aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle dimanche prochain, dans un message diffusé jeudi sur l'internet.

«Tous (les candidats) à l'unisson promettent plus de dépenses militaires et plus de guerre», déclarent les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans un communiqué diffusé par l'agence Anncol souvent utilisée pour passer les messages de la guérilla.

«La ligne d'horizon que tracent ces candidats est sombre et c'est pourquoi nous appelons à l'abstention», déclare la guérilla qui estime que l'ensemble des candidats a ignoré ses appels à un échange humanitaire de ses 22 otages dits «politiques» contre quelque 500 de ses combattants emprisonnés.

Le président sortant, Alvaro Uribe, a placé au centre de sa politique la lutte contre les FARC, appelée «sécurité démocratique».

Depuis son élection en 2002, la guérilla a reculé, passant de près de 17 000 combattants à moins de 10 000, selon les estimations. Les forces de sécurité (police et armée) ont en revanche presque doublé, passant de 220 000 à 425 000 hommes.

Les FARC restent toutefois actives sur près de 50% du territoire et les six principaux candidats à la présidence prônent le maintien d'une politique de fermeté vis-à-vis d'elles.

L'ex-ministre de la Défense Juan Manuel Santos, candidat du Parti social d'union nationale (Partido de la U, droite) se présentant comme le dauphin d'Alvaro Uribe, figure comme favori au côté d'Antanas Mockus, ex-maire de Bogota et candidat du Parti vert.

À la précédente élection présidentielle, en 2006, les FARC avaient appelé les Colombiens à voter pour n'importe quel candidat, sauf Alvaro Uribe.