Neuf militaires ont été tués dimanche dans le sud de la Colombie lors d'une attaque attribuée par l'armée à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui aurait elle même perdu cinq combattants dans d'autres affrontements, a-t-on annoncé lundi de source militaire.

Les militaires, qui appartenaient à la Marine, enquêtaient sur d'éventuelles caches d'explosifs et d'armes appartenant à la guérilla marxiste lorsque l'attaque est intervenue, dans une région rurale du département de Caqueta (sud), a annoncé la Force navale déployée dans le sud du pays dans un communiqué.

La Marine a attribué l'attaque à l'escadrille 15 des Farc présente dans cette région, en ajoutant «que les explosifs recherchés devaient être utilisés lors d'attentats au cours de la journée électorale de 30 mai», date prévue pour le premier tour de la présidentielle.

Le communiqué n'a pas précisé dans quelles circonstances l'attaque avait eu lieu, ajoutant simplement que des troupes de la sixième division appuyées par l'armée de l'air étaient dans la zone pour retrouver un soldat disparu et «reprendre l'offensive» contre ces combattants.

L'armée a un peu plus tard annoncé dans un communiqué que deux guérilleros de la colonne Teofilo Forero des Farc - l'une des plus redoutées - avaient été tués dans ce même département, sans préciser de date.

Dans un autre département, le Tolima (centre), trois autres combattants des Farc ont également été tués a annoncé l'armée lundi, en précisant qu'une combattante avait été capturée et que des opérations se poursuivaient dans la région. La mort de ces combattants n'a pas été confirmée par les Farc.

Le président colombien Alvaro Uribe a pour sa part déclaré que l'attaque attribuée à la guérilla dans le sud du pays prouvait «que la lutte» contre celle-ci, au centre de sa politique depuis son arrivée au pouvoir en 2002, ne pouvait être suspendue, sans mentionner ouvertement toutefois son dauphin, l'ex-ministre de la Défense Juan-Manuel Santos (droite, Parti social d'union nationale), dont c'est le principal message.

M. Santos figure comme l'un des deux favoris pour le scrutin présidentiel, au côté de l'ex-maire de Bogota Antanas Mockus, du Parti vert.

Près de 29,9 millions de Colombiens sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour de la présidentielle et les autorités ont prévenu que les Farc, qui comptent encore entre 7500 et 10 000 combattants, chercheraient à perturber le scrutin. Les élections législatives du 14 mars se sont cependant déroulées sans incident majeur.