L'état d'exception décrété dans cinq départements du nord du Paraguay a été levé lundi au terme des 30 jours prévus, sans que les militaires aient pu arrêter le moindre membre d'un groupe armé de gauche radicale accusé du meurtre de quatre policiers et d'enlèvements.

«Nous allons chercher un cadre légal pour que les militaires continuent à soutenir de manière permanente les forces de sécurité dans ces départements», a déclaré le président Fernando Lugo, lors de l'annonce de la fin de la suspension des libertés constitutionnelles.

Son gouvernement avait mobilisé 3000 militaires et policiers pour traquer les membres de l'Armée du peuple paraguayen (EPP, Ejercito del pueblo paraguayo), qui est accusée du meurtre de quatre policiers il y a un mois dans une propriété située à 500 km au nord d'Asuncion.

L'EPP a seulement revendiqué jusqu'ici l'enlèvement de deux riches propriétaires terriens, en 2008 et 2009.

Selon M. Lugo, premier président de gauche de l'histoire de ce pays sud-américain, l'état d'exception, adopté à l'unanimité par le Sénat après des modifications de la chambre basse, a au moins permis de réduire la criminalité et de saisir 4 tonnes de marijuana.

Selon la police, 157 délinquants ont été arrêtés, mais aucun n'avait de lien avec les membres présumés de l'EPP.

Des enquêteurs affirment que certains membres de l'EPP, dont aucun n'a été capturé à ce jour, ont été entraînés par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).

L'opposition a plusieurs fois accusé Lugo d'être entouré de «marxistes» ayant eu des relations avec des dirigeants de l'EPP.