Le président équatorien, Rafael Correa, a annoncé jeudi vouloir demander au Congrès de classer un projet de loi sur la gestion de l'eau ayant suscité une levée de boucliers parmi les autochtones, qui l'accusaient de chercher à privatiser cette ressource naturelle.

«Voilà ce que je vous propose: votez demain sur cette loi, rejetez-la et archivez (le projet). Je vais demander demain à mes parlementaires qu'ils archivent la loi et nous nous éviterons ainsi un problème», a déclaré Rafael Correa à des journalistes.

Le président socialiste équatorien, qui avait jusque-là fait preuve d'une grande fermeté face aux revendications des autochtones et défendu ce projet de loi pendant des semaines, a estimé qu'il n'était pas «prioritaire».

Début mai, lesautochtones, menés notamment par la puissante Confédération de nationalités des autochtones d'Équateur (Conaie), qui dit représenter un tiers de la population du pays, avaient organisés des manifestations y compris en assiégeant pendant plusieurs heures le Congrès et en empêchant les élus d'en sortir.

Ils avaient accusé le gouvernement de chercher à privatiser l'eau, jusque-là gratuite et indispensable à l'irrigation de leurs territoires.

Une vingtaine de personnes avaient été blessées dans ces manifestations, menées entre le 4 et le 13 mai dans la capitale et d'autres régions.

Les autochtones avaient finalement suspendu leur mouvement après un arrêt de la Cour constitutionnelle imposant aux élus de les consulter avant de voter.

La communauté amérindienne, qui exprimait depuis des mois ses réserves face au gouvernement du président Correa, a déjà provoqué la chute de deux de ses prédécesseurs, Abdala Bucaram en 1997 et Jamil Mahuad en 2000.