Le maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, l'un des possibles candidats de l'opposition de droite à la présidentielle argentine de 2011, a été inculpé vendredi pour des écoutes téléphoniques présumées illégales, a-t-on appris de source judiciaire.

Le juge Norberto Oyarbide, en charge du dossier, a inculpé le maire de la capitale argentine pour avoir fait partie d'une «association de malfaiteurs» qui a effectué des écoutes téléphoniques illégales. M. Macri n'a pas été placé en détention préventive mais devra verser une caution de 250 000 pesos (63 000 dollars), a-t-on précisé de même source.

L'affaire a éclaté après le dépôt d'une plainte par Sergio Burstein, dirigeant d'une association de proches de victimes de l'attentat contre la mutuelle juive de Buenos Aires (AMIA), qui avait fait 85 morts et 300 blessés en 1994.

La justice soupçonne deux anciens chefs de la nouvelle police métropolitaine créée par Macri, Jorge Fino Palacios et Osvaldo Chamorro, d'avoir espionné Burstein pour vérifier s'il disposait d'informations sur plusieurs responsables accusés d'avoir dissimulé des preuves dans l'enquête sur l'attentat de 1994.

C'est d'ailleurs pour ce motif que Palacios, ancien chef de l'unité antiterroriste fédérale, mais aussi l'ex-président Carlos Menem (1989-1999), ont été inculpés par le juge chargé du dossier de l'AMIA.

L'an dernier, Macri avait qualifié Palacios de «meilleur flic du pays», malgré les accusations à son encontre provenant aussi de plusieurs députés affirmant avoir été placés sur écoutes.

Palacios et Chamorro ont démissionné en novembre avant même de prendre leurs fonctions à la tête de la police métropolitaine.

Macri, héritier d'un magnat des affaires âgé de 51 ans et ancien président du populaire club de football de Boca Juniors, balaye toutes les accusations.

Certains membres de son équipe ont accusé le gouvernement de centre-gauche de la présidente Cristina Kirchner, dont il est l'un des adversaires les plus acharnés, d'être à l'origine de cette procédure judiciaire.

L'exécutif a démenti ces allégations.