Le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez a décrété la nationalisation du groupe alimentaire Monaca, filiale du mexicain Gruma, renforçant la mainmise de l'État sur un secteur loin de satisfaire les besoins de la population, rapporte jeudi la Gazette officielle.

Le Venezuela, 9e producteur mondial de pétrole, importe en effet la grande majorité de ses produits alimentaires.

M. Chavez a décrété «l'acquisition forcée» de tous les biens de Monaca «qui servent à la production, à la transformation et au stockage à grande échelle de farine de maïs, de pâtes, de riz, d'huile, d'avoine», entre autres produits.

Le but est de «consolider la capacité de transformation socialiste agro-industrielle» de l'entreprise publique CVA, Céréales et Oléagineux.

En janvier, le Parlement a adopté une réforme législative facilitant la nationalisation et l'occupation de biens et services considérés d'«utilité publique» par l'État. Elle visait notamment les commerçants augmentant leurs prix à des fins «spéculatives» après la dévaluation du bolivar le 8 janvier.

Depuis 2007, M. Chavez a déjà nationalisé plusieurs entreprises vénézuéliennes et étrangères dans des secteurs stratégiques comme l'énergie, les télécommunications ou les banques.

Pour lutter contre la spéculation, l'État a également mis en place des prix régulés depuis plus de cinq ans pour certains produits basiques comme les pâtes, l'huile ou le café.

Les détracteurs du gouvernement accusent ce système d'être à l'origine des pénuries récurrentes de certains produits comme le lait, car il décourage les producteurs nationaux.