L'ex-ministre argentin de l'Économie José Martinez de Hoz, considéré comme l'idéologue de la dictature (1976-1983), a été arrêté mardi pour un enlèvement commis sous le régime militaire, une semaine après l'annulation de sa grâce présidentielle, a indiqué une source judiciaire.

L'ancien haut responsable de 84 ans a été appréhendé à son domicile de Buenos Aires sur ordre du juge fédéral Norberto Oyarbide puis transféré en ambulance dans un hôpital, après un examen médical, a-t-on précisé de même source.

Le magistrat a ordonné son placement en détention préventive et le gel de ses avoirs à hauteur de deux millions de pesos (515 000$ CAN ) pour l'enlèvement pendant cinq mois en 1976-1977 de Federico Gutheim et de son fils Miguel, propriétaires d'une entreprise textile.

Le but était de les obliger à travailler avec une entreprise de Hong Kong, favorisée par Martinez de Hoz, quand il était ministre de l'Économie.

La semaine dernière, la Cour suprême a déclaré anticonstitutionnelle la grâce que lui avait accordée en 1990 l'ancien président Carlos Menem, ainsi que celle dont bénéficiait l'ancien dictateur Jorge Videla, reconnu coupable de violations des droits de l'Homme sous le régime militaire.

Le général Videla, 84 ans, avait instauré en 1976 un régime militaire en Argentine tenu pour responsable de la mort ou la disparition de 30 000 personnes par les organisations des droits de l'Homme.

À la différence de Jorge Videla, qui avait été condamné à la réclusion à perpétuité lors d'un procès historique de la junte militaire en 1985, avant d'être amnistié cinq ans plus tard par le président Menem, José Martinez de Hoz n'a jamais été jugé.

Comme ministre de l'économie de 1976 à 1981, il fut l'artisan d'une politique ultra-libérale, responsable de la faillite de nombreuses entreprises, d'une désindustrialisation accélérée du pays et d'une forte hausse du chômage.