Le nouveau ministre des Ressources naturelles équatorien a affirmé jeudi qu'il allait accélérer la renégociation des contrats liant l'État aux compagnies pétrolières étrangères, menacées d'expropriation par le président Rafael Correa.

«Ma priorité est de négocier les contrats pétroliers et de tenter d'arriver à des accords le plus vite possible, de bonne foi», a déclaré Wilson Pastor, nommé mercredi dans le cadre d'un important remaniement ministériel, en remplacement de Germanico Pinto.

«C'est ma priorité numéro un», a ajouté le responsable alors que le gouvernement socialiste équatorien a remis en cause, depuis l'accession au pouvoir de Rafael Correa en janvier 2007, les conditions des contrats d'exploitation le liant à la compagnie pétrolière hispano-argentine Repsol-YPF, la chinoise CNPC, la brésilienne Petrobras, la franco-britannique Perenco ou encore l'italienne Agip.

Samedi, Rafael Correa a menacé d'expropriation les multinationales étrangères, précisant que le gouvernement préparait un projet de loi qui permettrait des expropriations dans le secteur pétrolier en l'absence d'accord sur une nouvelle répartition des bénéfices entre ces compagnies et l'État.

En vertu des nouvelles conventions proposées par Quito, l'État équatorien prendrait en charges les frais d'exploitation et reconnaîtrait des bénéfices aux entreprises étrangères tout en gérant le brut extrait.

«Les contrats existants (...) doivent être transformés en contrats de prestation de services selon un calendrier qui doit être assez court», a précisé le ministre en ajoutant que faute d'accord, il «faudra négocier la fin de ces contrats» qui permettaient aux compagnies de garder jusqu'à 80% de la production.

Repsol-YPF a répondu en soulignant que les contrats actuels restent «en vigueur» et que les délais posés par le gouvernement ont été respectés.

Les autorités équatoriennes ont pour leur part envisagé de prolonger «d'un an», jusqu'en mars 2011, le «délai pour négocier».

La production de pétrole en Equateur, plus petit membre du cartel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est passée de 536.000 barils par jour en 2006 à 466.000 en janvier et février de l'année en cours, alors que la production des entreprises internationales chutait de 54 à 41% du total, selon la Banque centrale.