Michelle Obama a appelé les jeunes à «croire en eux» au Mexique mercredi, dansant avec des écoliers et lançant «Yes we can» aux étudiants pour sa première visite officielle à l'étranger en solo depuis l'élection à la présidence des Etats-Unis de son mari, Barack Obama.

«Tout ce que vous avez à faire, c'est de croire en vous», a-t-elle déclaré aux étudiants de l'Université Iberoamericana, concluant un discours où elle a rappelé ses origines modestes par le «Yes we can», le leitmotiv de son mari, assorti d'un «Gracias» en espagnol.

«Mon ordre du jour international, en tant que Première dame, portera sur le contact avec les jeunes», avait-elle annoncé depuis l'avion qui l'amenait à Mexico dans un message vidéo diffusé sur le site internet de la maison Blanche.

«Le Mexique est vraiment un premier pas naturel pour moi. Les relations entre nos deux pays sont larges et profondes», a-t-elle ajouté, après sa visite-surprise mardi à Haïti, trois mois après le séisme qui a ravagé l'île.

Les Etats-Unis sont de loin le principal partenaire économique du Mexique.

Les deux pays, qui partagent une frontière de près de 3 200 kilomètres, ont aussi commencé à renforcer leur coopération dans la lutte contre les cartels de la drogue, responsables de plus de 22 000 morts côté mexicain depuis fin 2006 selon un dernier bilan officiel.

Une fonctionnaire du consulat des Etats-Unis à Ciudad Juarez (nord) et son époux ont également été assassinés le mois dernier par un cartel.

Mme Obama a justement discuté du «traitement de la toxicomanie» et des «programmes de prévention» dans les deux pays, lors d'un entretien avec la Première dame mexicaine Margarita Zavala à la résidence du président Felipe Calderon.

Elles ont aussi évoqué «l'importance du traitement humain des jeunes émigrants», avant d'aller écouter chanter un choeur d'enfants aveugles et une école de sourds-muets au Musée national d'anthropologie de Mexico.

Mme Obama, en robe mauve et jaune de la créatrice belge Diane von Furstenberg, les a remerciés d'un «gracias» avant d'aller sauter et danser main dans la main avec les enfants de l'Ecole du 7 janvier, établissement financé par une fondation américaine et réservé à des enfants de famille modeste.

A l'Université Iberoamericana, établissement privé géré par les Jésuites, elle a affirmé en espagnol qu'elle se sentait au Mexique «entre amigos» et a encouragé les étudiants à travailler en rappelant qu'elle et son mari étaient «issus d'un milieu modeste».

«Mes parents ne sont jamais allés au collège, mon mari n'a jamais vraiment connu son père», a-t-elle souligné.

«Quand nous étions jeunes, personne ne se serait imaginé que nous devriendrions le président et la Première dame des Etats-Unis», a-t-elle ajouté, citant en exemples le révolutionnaire mexicain Benito Juarez, lui aussi devenu président, Abraham Lincoln, «né dans une cabane», ou encore Jeanne d'Arc, jeune paysanne française qui avait sauvé le roi.

Après un dîner officiel dans la soirée, Mme Obama rencontrera jeudi les employés de l'ambassade des Etats-Unis avant de regagner Washington, via la Californie.

Signe spectaculaire des relations étroites entre les deux pays, le couple présidentiel mexicain sera l'invité d'honneur le 19 mai d'un dîner d'Etat à la Maison Blanche, privilège accordé seulement jusqu'ici au Premier ministre indien Manmohan Singh, en novembre.

Le même jour, M. Calderon prononcera un discours devant le Congrès américain, a annoncé mercredi la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.